Un article du Dossier

Les investisseurs libanais en Irak dans l’expectative

Sisi Group
Date d’installation en Irak : 2003
Nombre d’employés en Irak : 360
Chiffre d’affaires en Irak : NC
Part de l’Irak dans le chiffre d’affaires total : 100 %

Le PDG de Sisi Group a posé ses valises à Bagdad moins d’un mois après la chute de Saddam Hussein. « Je suis habitué à aller investir dans les pays en guerre, là où il y a des opportunités », explique Fadi Yassine, dont la société a également travaillé en Afghanistan. En 2004, il ouvre des bureaux à Bagdad et sa compagnie travaille presque exclusivement pour l’armée américaine dans plusieurs camps : al-Asad dans la province d’Anbar ou celui de Taqadoum. Sisi Group y offre une palette de services : construction de murs de protection en béton, installation de barrières de sécurité, fourniture d’équipements divers, nourriture pour les soldats… Pendant deux ans, la société libanaise emploie près de 250 personnes, essentiellement des Libanais. Mais après 2006, le kidnapping de plusieurs employés et la multiplication des violences le conduisent à ne conserver qu’une quinzaine d’employés libanais et à embaucher des Irakiens. Jusqu’au départ des troupes américaines, les affaires marchent bien.
« Notre chiffre d’affaires annuel a parfois atteint quinze millions de dollars », affirme le PDG. À partir de l’année 2011, la société libanaise se réoriente vers des activités de construction. « La demande de logements est énorme, alors que le marché est saturé à Dubaï et au Liban », estime Fadi Yassine. Il faut attendre 2013 pour que le projet al-Rihab, dans le quartier d’al-Saydiya à Bagdad puisse démarrer, après de longues démarches administratives. Un complexe résidentiel de 39 immeubles, avec 935 unités de 120 m², qui s’étend sur un terrain de 52 000 mètres carrés, propriété d’un organisme irakien semi-gouvernemental. « Les prix de vente des unités est fixé à l’avance, et en tant qu’entrepreneur, la loi irakienne prévoit que nous ne pouvons être rémunérés qu’au moment où les ventes sont lancées, c’est-à-dire quand 50 % de la construction a été effectuée. Ce sont des conditions contraignantes », explique Fadi Yassine. Al-Rihab, interrompu pendant sept mois à la fin de l’année 2013 pour des questions liées aux permis de construire, a finalement repris en avril 2014 et les travaux continuent normalement malgré les tensions dans le pays. Dans le sud de l’Irak, à Hillah, le Sisi Group a également lancé la construction d’un centre pour la police irakienne, ainsi qu’un autre projet de 48 unités d’habitations à Najaf, qui fait partie intégrante d’un complexe résidentiel de quarante immeubles, construits par plusieurs entrepreneurs irakiens. L’autre casquette de Sisi Group est la restauration. En 2009, Fadi Yassine avait lancé le Club Libanais, un restaurant huppé à Bagdad, avant de revendre un an plus tard le restaurant à un Irakien ; depuis 2012, la société a pris en charge le restaurant du Bagdad International Airport Hotel. Il vient également de lancer en mai à Hillah le fast-food HFC. Au total, la société compte 360 employés dans tout l’Irak, dont le tiers est libanais.

dans ce Dossier