Huit syndicats d'artistes ont lancé le 28 janvier en présence du ministre de la Culture, Raymond Araiji, une caisse mutuelle pour couvrir dans un premier temps les soins médicaux de leurs membres. Le niveau des remboursements n'est pas encore déterminé car il dépendra des fonds abondés à la caisse.

« À terme, notre ambition est de proposer des allocations sociales et une retraite à tous les adhérents », explique son directeur, Antoine Ghanem, à L'Orient-Le Jour. Le principe d'une caisse pour les artistes a été instauré par une loi votée en 2008, mais les décrets d'application n'ont été publiés qu'en 2012. Le texte prévoit que la caisse soit alimentée par une taxe de 10 % sur les performances des artistes étrangers, et une taxe de 2 % sur tous les billets de spectacle au Liban (cinéma, théâtre, concerts, etc.). « Mais depuis 2012, le ministère des Finances n'a collecté que 200 millions de livres car les parties concernées ne respectent pas toutes leurs obligations », déplore M. Ghanem, en critiquant notamment les organisateurs de festivals.

Le ministère de la Culture alimente également la caisse par une contribution annuelle de 100 millions de livres. Quant au montant des cotisations individuelles, il sera fixé en fonction du nombre d'adhérents. « Nous avons reçu pour le moment 500 demandes d'adhésion, indique-t-il, mais je pense que nous atteindrons les 2 000 membres, un chiffre qu'il faudra multiplier au moins par trois pour avoir le nombre de bénéficiaires puisque les familles sont également couvertes ».

C'est d'ailleurs l'un des principaux avantages par rapport à la couverture dont bénéficient actuellement les artistes. En effet, depuis environ un mois, les artistes (mais non leur famille) peuvent être hospitalisés aux frais du ministère de la Santé, à condition de présenter leur carte syndicale. « La nouvelle caisse mutuelle couvre les familles, et tous les soins médicaux, pas seulement l'hospitalisation », précise M. Ghanem. Les huit syndicats concernés par cette caisse sont ceux des graphistes illustrateurs, des artistes de cinéma (le plus grand avec environ 1 800 adhérents), des peintres, des artistes professionnels, des acteurs, des acteurs du Nord, des poètes de zajal et des musiciens. Pour en bénéficier, les membres ne doivent pas être déjà couverts par une autre caisse.