
C’est aussi le siècle choisi qui explique ce classicisme : l’histoire débute à Vienne dans les années 1830. Le comte Alexander Korvanyi décide de quitter l’armée impériale pour épouser une jeune Autrichienne, Cara von Amprecht, au caractère impétueux. Aussitôt, les deux époux partent vivre aux confins de l’Empire sur les terres des ancêtres Karnanyi, en Transylvanie. En 1833, cette région est une mosaïque complexe, peuplée de Magyars, de Saxons et de Valaques. D’un village à l’autre, on parle hongrois, allemand ou roumain ; on pratique différentes religions, on est soumis à des juridictions différentes. Dès leur arrivée, les époux Korvanyi sont confrontés à une série de crises allant bien au-delà des problèmes de gestion d’un domaine abandonné. Des enlèvements d’enfants mettent le feu à la poudrière : on croit à un loup, on se retrouve confronté à un groupe de forestiers, dont la révolte porte en germe les premiers ferments du nationaliste de la région. Un livre à dévorer, en découvrant l’histoire d’une région presque aussi “compliquée” que le Levant.
Mathias Menegoz, “Karpathia”, éditions P.O.L., 704 pages,
25 dollars