« Inciter les PME à participer plus activement aux achats publics. » Pour Lamia Moubayed, le constat est sans appel : les patrons de très petites entreprises (TPE) et de petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent pourtant 95 % du tissu entrepreneurial et 51 % de l'emploi, profitent peu des appels d'offres publics.

Pour y remédier, l'Institut des finances Basil Fuleihan a lancé le 18 mars en coopération avec la Banque mondiale un programme de séminaires destiné à encourager les PME à mieux répondre aux appels d'offres publics au Liban, voire dans les pays arabes.
Pour Lamia Moubayed, la directrice de l'Institut, l'enjeu est primordial : « Participer plus activement aux achats publics est un levier stratégique de l'action publique afin de soutenir le développement socio-économique d'une manière générale, et encourager la compétition et la création d'emplois. »

De multiples causes peuvent être invoquées pour expliquer ce manque d'appétence des TPE ou des PME pour les marchés publics : difficulté d'accès aux marchés publics, complexité des procédures, incapacité de former des joint-ventures entre petites entreprises, allongement des délais de paiements... Autant de facteurs qui dissuadent les PME de se porter candidates.
Pourtant, le gâteau de la commande publique mérite qu'on s'y intéresse. Même si elle ne peut pas donner un chiffre précis, Lamia Moubayed fournit quelques estimations : « Le gouvernement est le plus gros acheteur sur le marché. Le volume des marchés publics atteint 13 % du budget au Liban et 4 % du PIB. Ce volume peut atteindre 20 % du PIB dans les pays de la région Mena », explique-t-elle à L'Orient-Le Jour.
Pour décomplexer les dirigeants des TPE et des PME, l'Institut Basil Fuleihan organise des séminaires de deux jours de mars à juin. L'institut vise ainsi à initier les dirigeants des PME aux procédures d'achat public, aux conditions de leur participation aux appels d'offres, à une meilleure compréhension des clauses techniques et légales, à la préparation des offres, ainsi qu'à leurs droits et obligations. Ces formations seront données à l'École supérieure des affaires (Esa) par des experts libanais qui font partie du réseau de la Banque mondiale.