L'agence de notation Fitch Ratings a annoncé le maintien à B de la note souveraine du Liban, à court et long terme, tout en confirmant sa perspective négative. Cette note globale est obtenue en analysant les points faibles et les points forts du pays selon plusieurs critères. La perspective négative annoncée par Fitch Ratings, est, elle, due à une série de facteurs de risques pouvant éventuellement se traduire par une dégradation ultérieure de la notation du Liban.

Dans son communiqué, Fitch Ratings met ainsi en avant plusieurs facteurs, conjoncturels ou structurels de l'économie libanaise. L'agence de notation s'inquiète d'abord d'une persistance de l'instabilité politique dans le pays, notant notamment que « les fortes allégeances politiques aux parties belligérantes en Syrie conduisent le Liban à un blocage qui est à même de persister jusqu'à ce que le conflit se soit apaisé ». Fitch Ratings pointe également du doigt l'état des finances publiques du pays, et en particulier « la dette publique libanaise (qui) est la troisième plus élevée parmi les pays notés par l'agence, représentant 134 % du PIB en 2014 ». L'agence note en outre que « le financement du lourd déficit budgétaire du Liban semble être devenu dépendant d'une structure de financement dans laquelle la Banque du Liban doit essuyer des pertes annuelles pour attirer des dépôts bancaires en dollars ».

Enfin, le communiqué relève que la performance actuelle de l'économie libanaise est plus faible que celle des pays partageant la même notation : « La croissance réelle du PIB du pays sur les 5 dernières années a chuté à une moyenne de 3,2 % ; contre un score médian de 4,4 % pour les pays de la catégorie B. »
Fitch souligne néanmoins que le Liban peut continuer à s'appuyer sur d'autres atouts qui permettent de contrebalancer ces faiblesses. Elle rappelle, en premier lieu, le très haut niveau de liquidités externes du pays, alimentée par les flux en provenance de la diaspora libanaise. « Estimées à 43 milliards de dollars fin 2014, les réserves de la BDL permettent de couvrir l'équivalent de 12,8 fois ses paiements extérieurs actuels ; contre 3,2 fois pour les pays de catégorie B », souligne le communiqué. Par ailleurs, le PIB par habitant ainsi que d'autres indicateurs de développement humain restent largement au-dessus de ceux des pays de la catégorie B, voire alignés aux standards de la catégorie BBB, bien que les indicateurs relatifs à la gouvernance soient toujours légèrement en dessous de la moyenne.

Tout en excluant pour le moment toute réévaluation de la note, l'agence indique qu'en cas d'amélioration de la situation politique, de réduction de la dette publique et d'une confirmation de la résilience du système financier vis-à-vis des troubles sécuritaires, la perspective du Liban pourrait passer de négative à stable.