L'Agence française de développement (AFD) a annulé une aide de 46,5 millions d’euros (dont 45 millions sous formes de prêts subventionnés) au Liban, celui-ci n’ayant pas respecté les délais pour son déblocage, selon l'ambassade de France. Ce financement qui devait notamment permettre la construction d’écoles avait été accordé en 2012 et son échéance avait déjà été reportée à plusieurs reprises. Mais malgré les multiples avertissements de la diplomatie française, la dernière échéance, le 30 juin dernier, est passée, sans même que le projet ait été une seule fois inscrit à l’ordre du jour du Conseil des ministres.

Une désinvolture qui explique peut-être pourquoi l’AFD a nettement réduit ses engagement financiers au Liban : ils ont atteint 3,5 millions d'euros en 2014 en baisse de 95 % par rapport aux 66,7 millions d'euros engagés en 2013, selon son rapport annuel.

L’enveloppe attribuée au Liban l’année dernière a surtout servi à abonder le Fonds destiné à gérer la crise des réfugiés syriens.
Au total, l’enveloppe de prêts accordés entre 2011 et 2013 représentait 168,2 millions, dont le projet de rénovation d'écoles publiques et de formation d'instituteurs qui a été annulé cet été. Les trois autres projets attendent eux aussi d'être approuvés par le gouvernement et le Parlement libanais. Le premier, d'un montant de 30 millions d'euros, vise à octroyer des prêts à travers les banques libanaises à des PME qui investissent dans l'énergie renouvelable. Le deuxième, de 21 millions d'euros, servira à la modernisation du Conservatoire national des arts et des métiers et de l'École normale de Beyrouth. Enfin, le troisième projet, d'un montant de 70 millions d'euros, financera le projet de traitement des eaux usées dans la région du Kesrouan en partenariat avec la Banque d'investissement européenne et l'Union européenne qui apportent respectivement 70 et 10 millions d'euros.