L’année 2015 qui se termine ne laisse quasiment aucun signe d’espoir auquel se raccrocher. L’horizon régional reste particulièrement assombri par l’absence de perspective de paix ; plus loin encore, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, rien ne laisse penser que les diplomaties occidentales vont aider un tant soit peu à remettre de l’ordre dans un Moyen-Orient qu’elles ont largement contribué à mettre à feu et à sang ; ce, sans même parler de la nouvelle politique d’influence russe. Le Liban est par sa géographie et la nature de son système politique prisonnier de ce grand bouleversement en cours. Mais les Libanais en sont doublement victimes en raison de l’absence de structures institutionnelles nationales en mesure de tenir au mieux la barre en période de tempête. C’est même le contraire qui se produit : le navire prend l’eau de toutes parts. Parce qu’il ne faut plus rien en attendre, le seul espoir tient à l’émergence de nouveaux acteurs. À défaut d’élections législatives et présidentielles, le seul rendez-vous possible est celui des municipales de 2016. Un groupe de représentants de la société civile n’appartenant à aucun parti traditionnel – professeurs d’université, économistes, urbanistes, communicants, etc. – s’est réuni sous la bannière Beirut Madinati et annoncé fin décembre le lancement de sa campagne pour instaurer enfin de bonnes pratiques autour d’un programme axé sur les besoins des citadins : transports publics, traitement des déchets, éclairage public, espaces verts, aires de jeux pour les enfants, réduction des inégalités... Il faut bien commencer quelque part. La capitale est symbolique à plus d’un égard. Meilleurs vœux aux Beyrouthins.