Une toile du peintre français Auguste Matisse (1866-1931), « Beyrouth » datée de 1919 a été adjugée quelque 20 295 euros au marteau (22 450 dollars). La vente aux enchères se tenait en décembre dernier à l’Hôtel des ventes de Genève (Suisse).

Cette huile, qui représente une vue de la côte libanaise avec en arrière-plan le Mont Sannine sous la neige, a explosé ses estimations, comprises entre 400 et 600 dollars. 

« Le marché des orientalistes est en chute libre. Mais celui des vues topographiques est, lui, plutôt en hausse », explique Gabriel Daher, collectionneur et acheteur d’art pour le compte de particuliers. L’art topographique se veut le témoignage fidèle de peintres-voyageurs, qui ont restitué le réel des pays qu’ils traversaient au contraire de l’orientalisme, représentation plus fantasmée de l’Orient par les Occidentaux.

La vente de cette toile d’Auguste Matisse, un peintre de la marine, originaire de l’île de Bréhat en Bretagne (France), s’inscrit dans une série d’enchères à succès : en octobre dernier, un tableau, daté de 1923, signé de l’allemand Georg Macco (1863-1931) est parti au marteau à 27 000 euros (29 695 dollars) chez Tajan (France).

Plus anciennement, en 2012, une aquarelle d’un autre allemand Friedrich Perlberg (1848-1921) a été adjugée 65 000 livres Sterling (54 784 dollars) chez Christie’s à Londres.

« La demande émane de collectionneurs passionnés. Je n’ai jamais vu réapparaître une vue topographique sur le Liban après son adjudication. Ce qui explique que ce marché élitiste ne connaît pas la crise », ajoute-t-il.

Le Liban n’est pas une exception. D’après l’expert, Turcs et Grecs sont aussi très férus de ce genre de tableaux à la veine nostalgique. « Mais les œuvres sur le Liban sont très rares : en moyenne trois ou quatre sont mises en vente chaque année. »