Annoncé lors de la conférence ArabNet, l’incubateur français Smart Esa est un double programme, accélérateur puis incubateur, destiné à quelques dizaines de start-up, essentiellement dans le secteur de l’économie numérique. « L’objectif est de détecter des start-up et d’accélérer leur croissance, du premier stade de la création jusqu’au développement de l’entreprise », explique Stéphane Attali, directeur général de l’École supérieure des affaires (Esa), qui chapeaute et héberge le projet. L’accélérateur concerne les entrepreneurs qui en sont encore au stade de l’idée et l’incubateur vise des entreprises déjà existantes et en phase de croissance pour les aider pendant une période de neuf mois. La date exacte de lancement du projet ainsi que les modalités d’inscription et les critères de sélection sont encore à l’étude.
Le statut d’institution franco-libanaise de l’Esa, et son expérience dans la formation de cadres, en fait l’instrument tout désigné de la nouvelle politique française au Liban dans le secteur des nouvelles technologies. Car l’objectif affiché est bien de faire le pont entre les deux pays. D’une part, les entreprises incubées bénéficieront d’un accès facilité aux marchés français et européens et, d’autre part, l’école souhaite aussi attirer des entreprises françaises pour les aider à développer des activités au Liban.
Soutenu par l’ambassade de France, le ministère français des Affaires étrangères et la Banque du Liban, Smart Esa représente un investissement d’environ cinq millions de dollars sur cinq ans. L’argent sera levé auprès de différents investisseurs, dont les noms ne sont pas encore dévoilés, dans le cadre de la circulaire 331.
Avec cet incubateur, la France veut mettre en avant l’expérience de la “French Tech”, ce label lancé par le gouvernement en 2013 afin d’encourager le développement d’un écosystème favorable à la création d’entreprises. D’abord concrétisé sous forme de réseau de villes françaises, la French Tech s’est ensuite internationalisée pour arriver en 2015 à regrouper onze “hubs” labellisés à l’étranger dont New York, San Francisco, Londres, Le Cap, Barcelone, Abidjan ou encore Montréal. Le directeur de l’Esa ne cache pas ses ambitions. « Nous voulons faire de Beyrouth le douzième hub de la French Tech », dit-il en soulignant la visite prochaine au Liban d’Emmanuel Macron, ministre français de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique.