L’Agence universitaire de la francophonie et Berytech ont ouvert un appel à candidatures pour décerner le Prix de la femme francophone entrepreneure de l’année, en partenariat avec Le Commerce du Levant et L’Orient-Le Jour. La lauréate recevra une subvention de 20 000 euros.

« Là où tant d’hommes ont échoué, une femme peut réussir. » C’est avec cette citation de l’homme d’État français Talleyrand qu’a été lancée, le 12 avril, la cinquième édition du Prix de la femme francophone entrepreneure. Un concours initié en 2012 par le bureau Moyen-Orient de l’Agence universitaire de la francophonie et l’incubateur Berytech pour soutenir la créativité et l’entrepreneuriat des femmes francophones au Liban. Les candidates – qui étaient une trentaine lors des dernières éditions – ont jusqu’au 15 mai pour envoyer leur formulaire d’inscription pour l’une des deux catégories suivantes : idées (projets pas encore lancés) ou jeunes pousses (projets de moins de trois ans). Celles qui seront présélectionnées bénéficieront d’une formation de deux jours pour apprendre à rédiger un business plan et à établir un modèle économique. Elles devront ensuite, courant septembre, présenter leur projet devant un jury composé des organisateurs du concours, organisé en partenariat avec Le Commerce du Levant et L’Orient-Le Jour, mais aussi de professionnels de la finance et des secteurs d’activité concernés qui apprécieront le caractère innovant des projets, ainsi que leur faisabilité, leur durabilité et la cohérence de leur montage financier. À l’issue de cette journée, le prix sera décerné à deux d’entre elles (une par catégorie). Les gagnantes recevront une subvention de 20 000 euros par le biais de Berytech qui les accompagnera pendant six mois pour les aider à développer leur projet. Avec une condition : cet argent ne pourra servir à payer le loyer des bureaux de l’entreprise ou les salaires, mais il devra être utilisé pour apporter de la valeur au projet.

Stéphanie Hanna, lauréate 2015

Une aide précieuse dont ont notamment bénéficié Stéphanie Hanna (Essmak) et Randa Farah (Lebtivity), qui ont décroché le Prix de la femme francophone entrepreneure respectivement en 2015 et 2014.
« Après avoir travaillé 13 ans en tant que banquière d’affaires à Londres, Dubaï et Beyrouth, j’ai décidé de changer complètement de carrière juste avant mes 40 ans », explique Stéphanie Hanna, cette mère de famille française, mariée à un Libanais. « Malgré mes connaissances en finance, je me suis lancée dans cette aventure sans véritable préparation et l’aide de Berytech, notamment en ce qui concerne la structuration de notre business plan, a été très constructive », ajoute-t-elle. Deux ans et demi après sa création, Essmak.com, un site qui propose des étiquettes personnalisables pour les enfants, puis plus largement pour la famille (vêtements, fournitures scolaires, boîtes alimentaires…), emploie désormais trois personnes (un technicien imprimeur, un graphic designer et une commerciale à Dubaï) et compte près de 1 000 clients en ligne, auxquels s’ajoutent une quarantaine de garderies et d’écoles partenaires au Liban, à Dubaï, au Qatar et en Arabie saoudite. « Décrocher ce prix nous a permis de développer notre activité à l’étranger et de nous installer dans nos propres bureaux, mais aussi de faire connaître notre entreprise grâce aux retombées médiatiques du concours », raconte Stéphanie Hanna. « Après deux ans et demi d’expérience, le bilan est extrêmement positif. Aujourd’hui, je suis épanouie, très contente de ce que je fais, j’adore mon produit, l’entreprise est en plein développement, mes enfants ont l’air plutôt heureux et mon mari aussi, donc tout va bien », conclut-elle avec le sourire.