Sept start-up participent depuis avril au second programme d’accélération Speed@BDD. Ce programme comprend une dotation de 30 000 dollars pour chaque projet, puis trois mois de développement intensif. Les entrepreneurs reçoivent un support technique – hébergement gratuit avec connexion à Internet et un accompagnement personnalisé – conseils en développement produit et marketing, support légal et comptable. Au terme de l’incubation, les entrepreneurs seront réunis pour un événement Demo Day où chacun présentera le travail accompli. Le lancement du deuxième Speed@BDD est aussi l’occasion de faire un point sur la première édition. Selon le PDG de l’accélérateur, « quatre des six start-up incubées sont actuellement en discussion avec des investisseurs libanais et internationaux qui offrent jusqu’à 20 fois la valeur qu’elles avaient avant de participer à notre programme ». Tour d’horizon des jeunes entreprises sélectionnées cette année :

- Interior Advisor
Inventée par Hala al-Kasm et Abdulsalam Shalash, cette plate-forme en ligne vise à rendre accessible à tous les services d’un décorateur d’intérieur. « Pour trouver des idées déco, le consommateur navigue en ligne, mais malheureusement beaucoup des produits qu’il trouve ne sont pas disponibles dans cette région du monde », explique Hala al-Kasm, cofondatrice d’Interior Advisor. Le site est donc une sorte de catalogue en ligne qui regroupe les meubles et produits de différents designers que les clients peuvent acheter dans les boutiques libanaises. Pour naviguer, il suffit de choisir une pièce de la maison et un budget pour voir défiler des propositions. S’il est intéressé par un objet ou un meuble, l’internaute peut voir où se trouve la boutique ou bien demander à être mis en relation avec le designer pour par exemple personnaliser un meuble. Interior Advisor a des sources de revenus : d’une part, l’abonnement des galeries et des boutiques représentées et, d’autre part, un pourcentage sur les consultations demandées par les clients avec un designer professionnel.

- JellyFish
Voici un outil de budgétisation à destination des ONG et des organisations qui souhaitent faciliter leur comptabilité et mieux visualiser leur situation financière en temps réel. Développé par Joey et Teddy Zeenny, cet algorithme vise en premier lieu les plus de 250 000 ONG actives au Moyen-Orient et espère faciliter grâce à des rapports financiers plus clairs leur accès au financement international. JellyFish, qui avait déjà reçu 25 000 dollars du programme Bootcamp lancé par AltCity, a commencé ses activités début 2016. Pour le moment, l’entreprise compte une cinquantaine de clients et s’apprête à lancer sa version payante (abonnements mensuels qui varient selon la taille de l’ONG et le nombre de projets).

- Monica
Cette start-up innove dans le domaine de l’organisation d’événements à travers une application smartphone qui remplace une hôtesse d’accueil. En arrivant sur l’appli, l’utilisateur inscrit ses préférences et l’objectif de sa participation à l’événement concerné, puis Monica lui propose un agenda personnalisé ainsi qu’une liste des exposants/conférenciers susceptibles de l’intéresser. Sont aussi disponibles sur la plate-forme les renseignements pratiques comme le lieu, les horaires ou encore les actualités en notification push. Monica est un service gratuit pour les utilisateurs, mais payant pour les organisateurs et exposants qui souhaitent faciliter leur communication. Les concepteurs Richard Abi Chahla et Bashir Omari lanceront l’entreprise au Liban à l’été, puis souhaitent étendre leur marché à Dubaï et à l’Afrique du Sud.

- SQWIRL
Bien ancré dans les problématiques libanaises, SQWIRL est un service personnalisé de coursier à destination des particuliers et des entreprises. L’entreprise promet à ses utilisateurs un chauffeur moto ou van dans les dix minutes suivant la commande via l’application. Ceux-ci seront localisables à tout moment durant la course permettant ainsi d’anticiper l’heure d’arrivée du colis. À chaque livraison effectuée, SQWIRL empoche entre 15 et 30 % du montant de la transaction. « Contrairement à des services comme LibanPost ou Aramex, nous ne stockons rien, ce qui nous permet de réduire les coûts », dit Karl Abouzeid, cofondateur de l’entreprise avec Ziad Jureidini et Maroun Harb. L’idée est née en octobre 2015, et les trois entrepreneurs ont bénéficié d’un premier investissement privé dont ils ne souhaitent pas révéler le montant avant de participer au programme Speed@BDD. Ils espèrent lancer SQWIRL dans la région du Grand Beyrouth d’ici à la fin de l’été et étendre ensuite leurs services à d’autres villes.

- Synkers
Dernier-né des innovations sur campus, Synkers est une plate-forme qui met en relation étudiants et professeurs particuliers. « Nous avons remarqué que 30 à 40 % des étudiants prennent des cours particuliers, c’est donc un marché important », dit Audray Nakad, cofondatrice. L’application Synkers – qui sera lancée cet été – centralise les offres et permet aux étudiants de trouver un professeur adapté à leurs besoins et à leur budget. Les tuteurs sont des professionnels ou bien de bons élèves souhaitant se faire un peu d’argent de poche. Un cours de soutien scolaire coûte en moyenne 25 dollars, les tuteurs sont libres de fixer leurs prix. Pour rentabiliser leur projet, les concepteurs, Zeina Sultani, Adam Ghani ainsi que Audrey et Sibylle Nakad ont développé un modèle payant uniquement pour les professeurs – environ 20 dollars par mois. Après un premier lancement à l’AUB et la LAU, le service Synkers sera rendu accessible à d’autres universités et aux lycées.

- TopShou
Loubna Ibrahim et Ali Zein s’attaquent au monde de la mode avec TopShou, une application destinée aux fashionistas. Sur TopShou, les utilisateurs peuvent explorer les nouvelles tendances proposées par des professionnels de la mode, partager leurs choix de look sur leur page, commenter le style des autres, se donner des conseils et acheter de nouvelles pièces. « L’idée est née tout bêtement du fait que je ne savais plus quoi porter », dit Loubna Ibrahim, cofondatrice. La 1re version de TopShou, lancée en 2015, a enregistré un millier de téléchargements, mais les fondateurs qui souhaitent améliorer l’expérience utilisateur développent une 2e version. Si l’application est gratuite, les fondateurs comptent dégager du profit en proposant des looks sponsorisés par certaines marques de vêtements et en encaissant un pourcentage sur chaque produit acheté via l’appli.

- Vision in Motion
Big Brother arrive dans les magasins. Avec Vision in Motion, Samy el-Khoury et Amer Mouawad proposent aux propriétaires de boutiques, centres commerciaux, ou salles d’exposition, une analyse des comportements des consommateurs, basée sur les vidéos de surveillance. Vision in Motion sera par exemple capable de définir ce que le client a regardé et ce qu’il a touché. Les concepteurs espèrent pouvoir développer leur service pour répondre aux besoins spécifiques d’autres institutions comme les musées. Avant de participer à Speed@BDD, Vision in Motion avait déjà participé en 2015 à une session Bootcamp auprès de AltCity.