Cette entreprise familiale libanaise fabrique et commercialise depuis 2004 des solutions luminaires sur mesure qu’elle distribue à travers le monde.

Et si la lumière avait aussi sa place dans le haut de gamme ? L’idée germe dans l’esprit de Dimitri Saadi au début des années 1990. Ce Libanais n’est pas novice dans le domaine. Il travaille dans l’entreprise de son père, la société PS (Project and supplies) basée à Dubaï et spécialisée dans la distribution de marques de luminaires. Saadi fils constate que le marché du sur-mesure est désert au Liban et s’engouffre dans la niche. En 2004, il se lance et rattache au “PS” paternel les lettres “Lab”, pour “laboratoire”.
Depuis, l’entreprise essaime ses solutions luminaires à travers le monde. Elle s’adapte aux demandes du client et illumine l’espace en fonction du lieu. En 2015, PSLab opérait essentiellement avec des particuliers (56 % de son activité), des boutiques et des bureaux (26 %), ainsi que des restaurants et hôtels (10 %). C’est elle qui s’est par exemple chargée au Liban des locaux beyrouthins de l’ancien Premier ministre Nagib Mikati ou de l’espace de méditation NOK Yoga Center à Saifi Village. À l’étranger, elle peut un jour offrir ses services pour l’éclairage de l’hôtel parisien Maison Thoumieux et réaliser le lendemain un chandelier de huit cents kilos à destination d’un restaurant anversois.
La société, qui refuse de communiquer le moindre chiffre sur son activité, affirme disposer d’un carnet de commandes bien rempli. « Nous ne sommes pas sur un marché concurrentiel », explique Rania Abboud, responsable de la communication. « Et pas seulement au Liban. Il y a dans le monde des sociétés soit davantage orientées vers la décoration, soit vers la lumière architecturale, mais une entreprise qui propose les deux, il y en a rarement », souligne-t-elle, en insistant sur la volonté du groupe « de ne pas avoir d’approche standard ».
Si avec ses 94 salariés au Liban, PSLab revendique un ancrage local – les projets sont commercialisés et dessinés au siège de la société dans le quartier de Mar Mikhaël à Beyrouth avant d’être conçus dans l’usine familiale de Bouar, non loin de Amchit –, le groupe s’est progressivement tourné vers l’extérieur. « Les clients ont parfois peur d’investir dans la région, fait valoir Rania Abboud. Ce qui nous sauve, ce sont les projets à l’étranger. »
Au début des années 2010, l’entreprise familiale renforce sa présence en Europe et en fait le cœur de son activité (71 % de ses projets se concentraient sur le Vieux Continent en 2015). « L’Allemagne est notre premier marché, même s’il a été difficile d’y pénétrer, étant donné les différences linguistiques et les habitudes architecturales spécifiques », se souvient la responsable communication. En 2011, PSLab ouvre un bureau à Stuttgart – il emploie aujourd’hui dix personnes – pour cibler le marché allemand, autrichien et suisse-alémanique. Viennent ensuite Bologne, en Italie, en 2012 et depuis le début de l’année Amsterdam pour les pays du Benelux.
Parallèlement, le groupe maintient son activité au Moyen-Orient (25 % de ses projets en 2015). Il profite du réseau tissé aux Émirats arabes unis par la société familiale PS pour s’établir à Dubaï en 2015 et tente même une percée sur le marché asiatique avec l’ouverture d’un bureau à Singapour en 2013. Aux États-Unis, l’expérience est en revanche moins concluante pour le groupe qui s’y est heurté à un trop plein de normes et de certifications. « On aimerait bien également grandir dans les pays voisins, en Jordanie ou en Égypte, qui était très réceptive avant les mouvements de 2011 et où l’activité repart aujourd’hui. » Dans un futur proche, c’est en Europe que le groupe compte accroître sa présence avec l’ouverture d’un bureau à Londres.