Lancé en mars dernier, Smart ESA passe à la vitesse supérieure avec l’aménagement d’un bâtiment entièrement dédié à l’accueil et l’accompagnement des entreprises, et la recherche de nouveaux partenaires.

Le programme d’accélération et d’incubation de start-up de l’École supérieure des affaires (ESA) Smart ESA, dont la création avait été annoncée début mars (voir Le Commerce du Levant d’avril 2016), accompagne aujourd’hui une dizaine de jeunes entreprises dans un espace de 100 mètres carrés. Mais l’école, qui fête cette année ces vingt ans, s’est fixé un objectif plus ambitieux : soutenir au moins 200 start-up au cours des cinq prochaines années.
Pour les accueillir, un bâtiment situé sur le campus et inutilisé depuis 1996 sera totalement rénové et réaménagé : l’ancien consulat général de France, rebaptisé Centre Rafic Hariri en hommage à l’ancien chef de gouvernement qui a cofondé l’école avec Jacques Chirac. Le coup d’envoi des travaux, qui devraient s’achever en 2018, a été donné le 27 mai dernier en présence de l’ex-Premier ministre Saad Hariri et du secrétaire d’État français Jean-Vincent Placé. Leur coût est estimé à quatre millions de dollars, financés par BankMed dans le cadre d’une opération de mécénat. La banque est l’un des partenaires historiques de l’ESA et coactionnaire de Smart ESA. Elle est la première à avoir investi dans l’incubateur dans le cadre de la circulaire 331 qui permet aux banques de placer jusqu’à
3 % de leurs fonds propres dans des sociétés, fonds d’investissements ou structures de soutien à l’entrepreneuriat spécialisées dans l’économie de la connaissance, en échange d’une garantie de la Banque du Liban.
« Nous sommes actuellement en discussion avec deux autres banques, car nous allons développer un large portefeuille de services à l’attention des jeunes entrepreneurs qui nécessiteront des investissements importants », indique Stéphane Attali, qui dirige l’école depuis 2009.
Le budget annuel de fonctionnement devrait dépasser progressivement le million de dollars et parvenir à l’équilibre d’ici à 2021. « Deux moyens d’équilibrer nos comptes ont été privilégiés : la refacturation de certains services aux jeunes entrepreneurs et la prise de capital au sein des start-up que nous hébergerons », explique-t-il. Certaines prestations, comme la domiciliation d’une entreprise au sein des locaux de Smart ESA, la participation à des séminaires, des sessions de formation ou des séances de coaching, la mise en relation avec des investisseurs ou encore le développement d’activités de liaison avec l’écosystème européen, seront par exemple facturées. Pour les jeunes entreprises qui ne pourraient encore financer ce type d’activités, Smart ESA pourra prendre une part de leur capital de l’ordre de 0,5 à 5 %. « Avec cette option, nous prenons un risque, mais cela nous poussera à être particulièrement vigilants sur la qualité et la viabilité des dossiers que nous sélectionnerons, mais aussi à leur assurer le meilleur accompagnement possible pour qu’ils aboutissent », affirme Stéphane Attali.