L’euro continue de se maintenir aux alentours de 1,10 face au dollar malgré le Brexit. Le rétropédalage de la Fed sur la normalisation des taux aux États-Unis est l’un des signes que la reprise économique dans la zone euro est enfin sur la bonne voie. En effet, la croissance du PIB de la zone euro au premier trimestre (0,6 % en glissement trimestriel) est supérieure à celle des États-Unis. Toutefois, l’euro risque de souffrir à moyen terme de la série de plans d’assouplissement massifs de la BCE, dont l’expansion de son programme d’achat d’obligations et d’une possible traînée en longueur des négociations de la sortie du Royaume-Uni de l’UE, prédit la banque BNP Paribas. Parmi les autres monnaies principales, le franc suisse s’est fortement apprécié depuis l’abandon du plancher du taux de change par rapport à l’euro en janvier 2015, passant de 1,2 euro fin 2014 à un plus bas à 0,99, avant de se stabiliser autour de 1,1 en 2016. Les réserves de devises détenues par la Banque nationale suisse se sont de nouveau étoffées, celle-ci continuant d’acheter des euros afin d’éviter toute nouvelle appréciation du franc suisse face à la devise européenne. La livre sterling a souffert du Brexit en retombant à des niveaux similaires à ceux du milieu des années 80. La Banque d’Angleterre devrait bientôt intervenir pour assouplir la politique monétaire, ce qui devrait accentuer sa dépréciation, d’après les économistes de la banque Barclays.
Alors qu’elle a abaissé ses prévisions de croissance et repoussé la date à laquelle elle espérait atteindre une inflation de 2 % (de début à fin 2017), la Banque du Japon (BoJ) a opté pour le statu quo monétaire fin avril, ce qui a encore renforcé le yen. Sans mesures d’assouplissement concrètes, les chances d’un raffermissement de la monnaie japonaise sont minimes, estiment les analystes de Nomura.
Enfin, beaucoup de monnaies émergentes se sont fortement appréciées ces derniers mois avec la hausse des matières premières comme le réal brésilien ou le rand sud-africain. « De manière générale, sur le long terme, les monnaies émergentes seront affectées par le mouvement de rapatriement de capitaux, induit par les perspectives de hausse des taux d’intérêt aux États-Unis », tempèrent les analystes de JP Morgan, compte tenu de la perspective d’un
« raffermissement du dollar », alors que « les difficultés externes à surmonter sont sérieuses (ralentissement de la croissance du volume des exportations et affaiblissement du sentiment du secteur manufacturier) et les perspectives bénéficiaires des entreprises émergentes restent médiocres ».