La chute du pétrole en début d’année provoquée par une surabondance de l’offre a été suivie par une remontée des prix (de 27 dollars mi-janvier à 50 dollars fin mai) tout aussi spectaculaire qu’inattendue et trouve son origine dans des interruptions de production au Nigeria et au Canada. Les incidents survenus dans ces deux pays ont réduit l’offre mondiale de 1,6 million de barils par jour et ont permis au marché pétrolier de s’équilibrer pour la première fois en trois ans. Il convient toutefois d’être plus prudent pour la seconde partie de l’année, ces pays retrouveront au cours des prochains mois leurs capacités de production. Le retour très rapide de l’Iran sur la scène pétrolière mondiale – le pays a exporté deux millions de barils de pétrole par jour en avril, un niveau d’exportation qui était plutôt attendu début 2017 – devrait aussi affecter les prix. Enfin, les producteurs américains de “pétrole de schiste” font toujours preuve d’une très grande résilience et parviennent à maintenir leur niveau de production.
Dans ce contexte, et malgré une croissance de la demande pour l’année en cours estimée à plus d’un million de barils par jour, Sébastien Henin, responsable de la gestion de portefeuille chez TNI (The National Investor), estime que les prix du pétrole devraient se stabiliser dans une fourchette de prix comprise entre 40 et 55 dollars par baril.
Après avoir franchi le cap des 1 900 dollars l’once l’été 2011, l’or a depuis amorcé un déclin continu pour frôler les 1 000 dollars fin 2015. Une appréciation du dollar jugulée à une hausse moins importante des réserves en or de la Chine a contribué à ce déclin.
Depuis le début 2016, la tendance s’est inversée et le métal jaune a repris des couleurs, notamment grâce au Brexit. « Toutes les incertitudes actuelles soutiennent l’or en tant que valeur refuge et de rempart contre une éventuelle remontée de l’inflation », explique l’économiste Paul Doueihy, qui estime que cette tendance haussière pourrait continuer.
Les cours des métaux non précieux, quant à eux, ont pâti du ralentissement chinois et d’une surproduction mondiale. Cependant, les besoins en infrastructures aux États-Unis, longtemps négligés à cause des tiraillements politiques, sont estimés à 3,6 trillions de dollars d’ici à 2020 d’après l’ASCE (American Society of Civil Engineers). « Il n’est pas interdit de penser que cette perspective contribue à établir un plancher pour les métaux à moyen terme », explique Christina Azouri.
Enfin, sur le front alimentaire, les cours de plusieurs produits de base ont reculé en début d’année dans le sillage des autres classes d’actifs, et la tendance baissière devrait continuer cette année grâce à de bonnes récoltes anticipées avec l’effet “el-Nina” d’après la Banque mondiale. Cependant, sur le long terme, au vu du réchauffement climatique continu et de la consommation qui ne fait qu’augmenter avec la hausse de la population, les cours devraient repartir à la hausse, remarque l’institution.