Quand il surfe sur Internet, Rida Sadek ne supporte pas les publicités vidéo. « Elles sont terriblement invasives », dit-il. Pourtant, il ne rejette pas la publicité en bloc, c’est une source de revenu incontournable et pour le consommateur, elle peut avoir un intérêt. « Si je veux partir en vacances, je pourrais être tenté par une annonce concernant un hôtel par exemple. » L’enjeu est pour lui de trouver le juste équilibre.
Pour ce faire, Rida Sadek crée Rational Pixels avec son partenaire Vadim Fedorov, lui aussi docteur en informatique. Cette start-up propose d’intégrer la publicité à l’intérieur d’une vidéo, c’est-à-dire de la faire entrer a posteriori dans l’environnement déjà en place. Par exemple, s’il s’agit d’une scène où quelqu’un se promène dans la rue, Rida Sadek peut proposer de coller une affiche sur le mur de cette rue.
L’un des avantages de Rational Pixels est de permette un ciblage par pays ou par segments de marché. Une même vidéo peut ainsi montrer des publicités de marque allemande sur le marché allemand et chinoise en Chine.
« Par définition, notre produit vise une clientèle globale. Nous voulons vendre notre technique aux diffuseurs à travers le monde et nous rémunérer en prélevant un pourcentage sur leurs ventes ou en commercialisant notre licence », ajoute le cofondateur.
« Le vrai défi c’est de passer de la technique au business. Ce n’est pas du tout mon monde, mais l’idée est bien de faire de cette avancée technologique une entreprise rentable. » Avec son partenaire, ils se renseignent, prennent des cours, rencontrent de potentiels investisseurs. Fin 2015, ils rejoignent l’accélérateur Speed où ils reçoivent une première dotation de 30 000 dollars. Durant trois mois, ils développent le projet et finissent par être sélectionnés pour partir dans la Silicon Valley via le programme LebIgnite. Au terme de cette expérience, Rida Sadek et Vadim Fedorov décident de s’associer à un troisième partenaire, dont ils ne souhaitent pas encore dévoiler le nom, mais dont l’expérience solide dans le monde des affaires vient compléter leur expertise technique.
Après une longue phase d’autofinancement et le coup de pouce de Speed, Rational Pixels entame à présent une phase de levée de fonds. L’équipe estime le développement d’un produit commercialisable à environ trois millions de dollars sur les trois prochaines années. « Nous recherchons essentiellement du financement institutionnel, cela peut venir des fonds liés à la circulaire 331 ou d’ailleurs, mais pour le moment nous ne souhaitons pas faire entrer des investisseurs privés », explique Rida Sadek.