Karim Daher, avocat et professeur de fiscalité et de finances publiques à l’Université Saint-Joseph, a actualisé son livre
Les impôts au Liban pour une deuxième édition parue
chez Hachette Antoine.

D’où un intérêt nouveau pour la question fiscale au Liban. À cette approche individuelle, s’ajoute aussi une dimension politique : citoyenne. « J’aime payer des impôts. Lorsque je paye des impôts, j’achète la civilisation », disait un essayiste américain du XIXe siècle (Oliver Wendell Holmes). Sans aller jusqu’à une telle capacité d’abnégation, chacun sait qu’en acceptant de se priver, il le fait dans l’intérêt de la collectivité, ce qui se répercute sur lui indirectement. Or de toute évidence aujourd’hui au Liban, la question de l’État et de son rôle est le principal défi qui se pose à la collectivité des Libanais. Penser l’impôt c’est aussi penser l’État. La contribution fiscale, et la délégation aux représentants du peuple du vote du budget de l’État, est l’acte fondateur de la démocratie.
À travers son livre, Karim Daher ne se contente pas d’apporter un éclairage technique au lecteur, mais le fondateur et président de l’Association pour les droits et l’information des contribuables (Aldic) l’invite à une réflexion citoyenne, tout en prenant lui-même position. De la décentralisation fiscale à l’introduction d’un impôt sur la plus-value foncière pour les particuliers, en passant par la nécessité d’adopter un impôt unifié sur le revenu, l’auteur défend de nombreuses idées de réforme. Un chantier législatif qui, s’il est enfin entamé – alors que le pays fonctionne sans budget depuis 2005 –, poussera probablement Karim Daher à actualiser plus rapidement ce livre de référence sur la fiscalité libanaise pour une troisième édition.