
Au fil de chapitres courts, l’on suit, quasi haletants, le destin de deux adolescents : le premier est allemand. Werner Pfennig est orphelin, élevé au cœur de la Ruhr, ce “pays d’acier et d’anthracite”. Voué à un travail dans les mines, le jeune homme développe une passion névrotique pour les radios. Cette étrange obsession sera vite repérée et utilisée par la Wermacht, dont il devient membre, afin de repérer les radios cachées des partisans sur le front de l’Est, puis dans le reste de l’Europe. Du côté opposé, à Paris, la jeune Marie-Laure Leblanc aurait dû vivre une adolescence normale si l’approche des troupes allemandes de la capitale française n’avait contraint sa famille à l’exode. Le père et sa fille se réfugient à Saint-Malo. Échouée dans cette sombre forteresse, la jeune fille tentera de s’échapper par la lecture (en braille) de Jules Verne avant de choisir d’aider la Résistance... Inévitablement, leurs destins se télescopent et la jeune aveugle rencontre l’orphelin allemand. La force de ce roman est aussi de savoir déjouer nos attentes pour offrir un récit haletant et vif.
“Toute la lumière que nous pouvons voir”, Anthony Doerr,
Albin Michel, 25 dollars.