Le directeur du groupe de construction A.R. Hourie développe un projet de village touristique durable.

Ramzi Salman, le directeur du groupe de BTP A.R. Hourie, porte un projet plus personnel, celui de Bkerzay dans la région du Chouf. « C’est une forme de réaction à la globalisation qui ravage le Liban. Je pense que chacun doit contribuer à essayer de sauver ce pays », explique Ramzi Salman.

Situé à cheval sur les municipalités de Baakline et de Deir Dourit, sur un terrain de 200 000 mètres carrés recouvert essentiellement de pins et d’oliviers, Bkerzay est un projet de développement durable qui mêle protection de l’environnement, préservation du tissu social et soutien à l’économie locale.

« Pour préserver ce lieu, j’ai voulu ancrer les gens sur leur terre en leur donnant les moyens d’y vivre », explique Salman. Pour cela, il a misé d’abord sur l’artisanat local et les produits du terroir. Poteries, huile d’olive, savons, thym… les produits de Bkerzay se retrouvent dans plusieurs points de vente à Beyrouth.

Le projet cherche aussi à créer des ponts entre ruraux et citadins. Le site devient par exemple un point de ralliement pour les amateurs de randonnées, qui peuvent emprunter différents sentiers et rejoindre en quelques pas les circuits de la réserve de Horch Baakline. Mais Ramzi Salman ne s’en satisfait pas.


Des maisons d'hôte et un restaurant


L’aventure, commencée timidement en 2008, prend désormais un nouveau tournant avec la construction, sur 15 % du domaine, d’un véritable village en pierre de taille. Chambres d’hôte, restaurant, cafés, piscine, hammam, salle polyvalente, boutiques, ateliers et résidence d’artiste, Bkerzay est passé à la vitesse supérieure.

« Pour que le projet soit autosuffisant, il fallait aller plus loin, il fallait introduire de l’hôtellerie et de la restauration », poursuit Salman. Les maisons d’hôte et le restaurant sont donc conçus pour subventionner les autres activités du site.

Les chambres d’hôte sont disposées en 14 maisons à l’architecture traditionnelle disséminées dans la forêt. Avec 34 unités d’hébergement, elles peuvent accueillir au total environ 80 personnes, avec des tarifs qui varient entre 60 et 140 dollars la nuit.

Le restaurant, qui peut accueillir environ 120 personnes assises, est le fruit d’une collaboration avec la société Par Contre (Brgr.co, Pzza.co, Deli.co) dont le chef Hussein Hadid est l’un des membres. Au menu, on retrouve les produits du terroir cuisinés à la libanaise et quelques recettes internationales pour un ticket moyen autour de 50 dollars. Les deux cafés peuvent, quant à eux, accueillir 30 et 40 personnes assises pour un ticket moyen à 20 dollars.


Plus de 5 millions de dollars investis


Ce projet de village représente un investissement de plus de cinq millions de dollars, dont un tiers de fonds privés – qui souhaitent rester anonymes – et deux tiers sous forme de prêts à taux préférentiels garantis par la Banque du Liban.

Après des études d’architecture à l’Université américaine de Beyrouth, Ramzi Salman a travaillé aux États-Unis avant de rentrer au Liban en 1994 pour prendre la direction de la société d’entreprise A.R. Hourie. Dans le Liban d’après-guerre, cette société se voit attribuer de prestigieux contrats de construction parmi lesquels les Souks du centre-ville, l’agrandissement du port de Beyrouth, l’autoroute panarabe ou encore la mosquée Mohammad Amine, place des Martyrs