D.R

Le ministère de l’Energie a finalisé les négociations sur les prix avec les trois sociétés ayant remporté l’appel d’offre pour la production de 200 mégawatts crête (MWc) d'énergie éolienne. Hawa Akkar, Sustainable Akkar et Lebanon Wind Power vendront de l’électricité à la compagnie nationale, EDL, au prix de 10,75 cents le kilowattheure, contre 11,3 cents initialement proposés, a affirmé Pierre Khoury, le président du Centre libanais pour la conservation de l'énergie (LCEC), au Commerce du Levant. Ce projet permettrait d’apporter une heure additionnelle d’électricité par jour, a-t-il ajouté.
Le Conseil des ministres avait octroyé les licences aux entreprises privées pour la construction et l’exploitation de parcs éoliens dans la région du Akkar le 12 juillet dernier, mais il avait chargé le ministère de l’Energie et de l'Eau de renégocier les prix. 
Ce projet s’inscrit dans le plan quinquennal visant à porter la part des énergies renouvelables à 12% de la demande d’électricité totale du pays d’ici 2020. « Une fois ce projet réussi, nous envisagerons d’installer d’autres parcs éoliens sur la période allant de 2020-2025 », affirme Pierre Khoury. L'atlas national des vents du Liban publié en 2011 - qui avait identifié les sites les plus venteux du pays, principalement le Akkar - avait estimé la capacité de production d'énergie éolienne au Liban à 1500 mégawatts, soit sept fois la capacité des trois contrats attribués.
Il s’agit des premières licences de production d’électricité octroyées par l’Etat Libanais au secteur privé dans le cadre de la loi 288, votée en avril 2014, qui permet à l’exécutif d'octroyer des licences de production au secteur privé jusqu’en avril 2018. Ces partenariats public-privé passent par la création d’IPP « Independent Power Producers », c’est-à-dire des entreprises privées qui financent, construisent et opèrent des sites de production d’électricité, avant de vendre celle-ci à EDL dans le cadre d’un PPA (power purchasing agreement), qui s’étendent généralement sur une durée de 20 ans.
Les PPA devraient être signés avec les trois sociétés avant la fin de l’année. Ces dernières auront alors 18 mois pour compléter plusieurs études, dont l’étude d’évaluation de l'impact environnemental, puis 18 mois supplémentaires construire les parcs éoliens. La livraison est donc prévue d’ici 2020.
Reste la question de la pollution sonore, souvent problématique avec les champs éoliens : « Les parcs sont installées dans des régions qui ne sont pas habitées. De plus, les avancées technologiques ont permis de largement réduire la pollution sonore des nouvelles installations éoliennes », assure Pierre Khoury.