Il s'agit de la première expériementation de cette ampleur dans une zone résidentielle au Liban.

Beit Misk a officiellement inauguré le 16 septembre son nouveau réseau « fiber-to-the-home » (FTTH)  - en français « fibre optique jusqu’à l’utilisateur ». Quelque 400 appartements du complexe résidentiel du Metn-Nord vont bénéficier d’une vitesse de téléchargement pouvant aller jusqu’à 1 giga bit par seconde (gbps).

L’organisme public Ogero a pris en charge l’installation du réseau de fibre depuis le central téléphonique jusqu’aux immeubles tandis que le promoteur immobilier a assumé les coûts et l’installation de la fibre  jusqu’aux logements « Pour Ogero, le coût total de cette première phase d’installation s’élève à 200.000 dollars », estime Imad Abou Rached, responsable des achats au sein de l’organisation étatique.

« Environ 80% des appartements sont déjà équipés », se félicité Sarah Manoukian, responsable marketing de Beit Misk. Une seconde vague d’installation concernera les villas et les penthouses du « village » de plus de 655.000 mètres carrés. D’ici la fin du projet, quelque 1.300 unités devraient ainsi bénéficier d’une connexion très haut-débit.

Un central téléphonique trop éloigné

« Nous parlons de l’installation de la fibre optique à Beit Misk depuis 2009 », date à laquelle a été lancé le projet immobilier, se souvient Sarah Manoukian. « Nous avions pensé nos infrastructures pour permettre, le cas échéant, une installation aisée et rapide de la fibre ». Cette infrastructure adaptée est, selon elle, la principale raison qui explique que Beit Misk ait pu bénéficier de l’appui technique et financier d’Ogero au titre de « projet pilote » en vue d'un déploiement national de la fibre.

« Beit Misk se trouve à plus de 8 kilomètres du centre téléphonique d’Antélias : d’un point de vue technique, il aurait de toute façon été impossible d’y acheminer un réseau de câbles de cuivre avec une connexion haut débit acceptable », note Imad Abou Rached. « C’était pour nous aussi la garantie d’un certain taux d’utilisation et donc d’un rapide retour sur investissement », ajoute-t-il.

La fibre pour tous « d’ici deux ans »

Dorénavant, « tous les nouveaux bâtiments au Liban seront équipés de la fibre optique », affirme le représentant d’Ogero. Plus largement, d’ici deux ans l’entreprise estime être en mesure de donner accès à tous les Libanais à la fibre optique. « Toutes les habitations se trouvant dans une zone de forte densité – plus de 1000 habitants par km2 – seront équipées de la fibre jusqu’à la maison. Les autres bénéficieront de la  FFTC»,  soit la fibre jusqu’à l’armoire de rue, avec un relais assuré par des câbles en cuivre sur les derniers mètres.

Des expérimentations de FFTH ont lieu en ce moment dans les quartiers de Hamra et Achrafié, tandis que la FFTC est testée à Khaldé et Sahel Alma (près de Jounié).

Pour ce faire, Ogero compte s’appuyer sur la contribution d’entreprises du secteur privé dont trois - GDS, Trisat et Waves - ont d’ores-et-déjà été autorisées à exploiter les installations publiques en vue de développer le réseau de FFTH.

Budget total de cet ambitieux plan : 150 millions de dollars. « Nous n’attendons plus que l’aval du Conseil des ministres pour engager cette somme », conclut Imad Abou Rached.