Six mois après son lancement, l’incubateur de l’École supérieure des affaires, Smart ESA, a présenté une dizaine de start-up à un panel d’investisseurs lors d’un événement organisé début octobre. Rencontre avec le directeur du programme, Jihad Bitar.


Quelle est la particularité de Smart ESA ?

À Smart ESA, nous abordons la question de l’entrepreneuriat d’une manière différente, en fait, nous fonctionnons comme une start-up. Nous sommes une toute petite équipe et nous offrons un service vraiment personnalisé. Ensemble, nous prenons des décisions rapidement, l’idée est de se confronter immédiatement à la réalité, de tester et d’améliorer. Ce que nous voulons apprendre à nos entrepreneurs, c’est à devenir d’excellents managers

Dans le cadre du partenariat franco-libanais que représente l’ESA, notre but à long terme est de soutenir l’économie et la création d’emplois au Liban.

L’ESA est l’un des rares incubateurs au Liban à ne pas prendre part au capital des start-up sélectionnées, pourquoi ?

Cela correspond à notre mission en tant qu’université et c’est aussi ce qui fait notre différence. Dans une logique d’investissement pure, certaines start-up sont éliminées d’office des processus de sélection, car elles ne remplissent pas les critères et c’est justement là où nous intervenons. Nous pouvons croire en un projet qui ne remplit pas tous les critères et à la fin du programme il intéressera des investisseurs.

Quels sont les programmes proposés ?

Smart ESA propose quatre programmes d’accélération, en anglais. Discover permet de découvrir le monde de l’entrepreneuriat en trois semaines. Create, qui s’étend sur trois mois, consiste à développer un business model à partir d’une idée. Incubate, qui dure huit mois, est destiné aux start-up qui ont déjà un ou deux ans d’expérience et, enfin, Grow, qui sera lancé prochainement, va aider les start-up à ouvrir de nouveaux marchés. Pour la première promotion, 18 projets ont été sélectionnés sur plus de 300 candidatures.

Quels sont vos projets futurs ?

Tout d’abord poursuivre et approfondir le travail entamé. Pour 2018, nous prévoyons de lancer une école de codage informatique avec le soutien de la région Île-de-France. Nous travaillons aussi sur un partenariat avec l’école HEC pour développer une formation diplômante en entrepreneuriat à niveau master. Cela sera un vrai tournant pour l’écosystème, car pour une des toutes premières fois il s’agira d’une démarche professionnalisante développée en lien avec le monde académique. À l’horizon 2019, nous allons aussi disposer d’un nouveau bâtiment de 3 000 mètres carrés entièrement dédié à l’entrepreneuriat.