Passionné de technologie, Karim Saad est à la tête de la première entreprise de réalité virtuelle au Moyen-Orient. Après deux ans d’opérations, Giga Works, qui réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ un million de dollars, veut s’ouvrir aux investisseurs, pour un montant qui n’est pas encore défini.

« En développant notre structure, je pense que nous pourrons réaliser notre chiffre d’affaires actuel en deux ou trois mois », dit le chef d’entreprise.

Après un diplôme en communication audiovisuelle à l’Université Saint-Joseph (USJ), Karim Saad a suivi une spécialisation à l’école de cinéma parisienne, la Femis, qui lui a permis de décrocher un premier job étudiant en tant qu’opérateur vidéo pour une chaîne de télévision libanaise. Il deviendra ensuite chef d’émission, et passera plusieurs années dans le milieu de l’audiovisuel et des médias. Mais après la guerre de 2006, il jette l’éponge. « J’avais beaucoup d’ambitions que je ne pouvais plus réaliser au Liban. Je recherchais de la stabilité, un endroit où développer mon travail et j’ai atterri à Dubaï », dit-il.

Passionné de technologie, de photo et de vidéo, Karim Saad s’intéresse dès 2013 aux caméras qui permettent de filmer à 360 degrés et aux techniques de production de vidéos immersives – aussi appelées réalités virtuelles ou augmentées. Il produit et vend sa première réalité virtuelle en free-lance en 2014, puis fonde un an plus tard Giga Works Virtual Reality, l’une des premières sociétés de production de réalité virtuelle au Moyen-Orient. Il développe des contenus vidéo pour différents clients, comme des gouvernements, des organisations humanitaires ou des entreprises privées qui s’en servent dans leurs stratégies de communication.

« Nous inventons le concept, nous produisons le contenu et nous le développons sur plusieurs plates-formes comme les réseaux sociaux et les applications mobiles, ou lors des événements », explique-t-il. Les contenus sont en effet parfois présentés sur des stands, dans un centre commercial par exemple, où les clients sont invités à porter un casque spécial pour vivre l’expérience.

« L’un des avantages principaux de cette technologie c’est que cela permet de rapprocher le client potentiel de personnes ou d’endroits auxquels il n’aurait pas accès dans la vraie vie. On peut par exemple ouvrir virtuellement les portes d’une usine pour les consommateurs ou les emmener visiter un site de production d’énergie nucléaire », poursuit Saad.

Même si elle est basée à Dubaï – avec un petit bureau de représentation à Beyrouth – Giga Works vise un marché global et compte déjà des clients aux États-Unis, en Arabie saoudite et en Chine.

Lancée sur fonds propres, l’entreprise est aujourd’hui rentable, mais son patron aimerait accélérer sa croissance. Il cherche actuellement des investisseurs qui lui permettraient de développer la production de contenus promotionnels et se tourner à terme vers le cinéma.

Karim Saad n’écarte pas la possibilité de se réinstaller au Liban si le pays lui offrait les ressources et le soutien nécessaires.