Le principe d’un congé paternité a été  approuvé récemment par le gouvernement, et doit désormais être débattu au Parlement. Un projet de loi, présenté par le ministère des Affaires de la Femme et envoyé à la Chambre, prévoit d'instaurer un congé de trois jours, payés sur la base d’un plein salaire (par l’employeur), à prendre  les semaines suivant une naissance. Facultatif, ce congé concernerait l’ensemble des nouveaux pères, salariés du privé et fonctionnaires du public.  

Pour Joana Kassoud-Kyrillos, avocate spécialiste du droit du travail, « ce serait une avancée considérable dans le domaine législatif libanais, dont le droit du travail est en grande partie obsolète. Ce congé paternité représenterait un véritable progrès dans le cas d’une société qui, comme au Liban, reste encore très rigide quant aux rôles dévolus au père ou à la mère. » Cependant, ajoute la juriste, la durée limitée de ce congé l’assimile davantage à un « congé de naissance » qu’un congé de paternité tel qu’il est mis en œuvre dans les pays occidentaux.

A noter toutefois que la durée préconisée reste en phase avec les pratiques rencontrées dans  les pays arabes qui en ont adopté le principe : c’est ainsi le cas en Arabie saoudite, en Tunisie ou au Maroc. En vigueur dans plus de 79 pays, la durée du congé paternité varie largement. En France, par exemple, le congé octroyé aux jeunes pères s’allonge, en général entre onze et dix-huit jours calendaires consécutifs en cas de naissances multiples. Des pays comme l’Islande - pays le plus avancé en matière d'égalité homme-femme - les mères et les pères ont chacun trois mois de congé parental à la suite, et trois autres mois à partager. 

Jusqu’à présent, au Liban, seules les femmes salariées ont droit à un congé maternité de dix semaines, payés à 100 % de leur salaire. Sa durée, qui a été allongé de deux semaines en 2014, reste malgré tout inférieure aux standards internationaux qui préconisent douze semaines.