Du 21 au 24 Mars, se tiendra la douzième édition d’Art Dubai, une foire qui a su s’imposer comme le centre névralgique de l’art dans la région. Cinq galeries libanaises y seront présentes.

L’an passé, quelque 28 000 visiteurs avait assisté à Art Dubai, la plus grande foire d'art de la région, fondée en 2006 et dédiée à l’art moderne et contemporain. Cette année, l’affluence pourrait être encore plus conséquente grâce à une édition 2018 qui mise sur «davantage d'art international», selon Myrna Ayad, directrice d’Art Dubai. 105 galeries originaires de 48 pays différents sont attendues. Parmi elles, cinq galeries libanaises.

«Le Liban traverse une vraie récession économique, qui affecte tous les secteurs, le marché de l’art compris. Dans ces conditions, que cinq galeries fassent le voyage est plutôt un signe positif», défend Saleh Barakat, propriétaire des galleries Agial de Hamra et de Clemenceau. Art Dubai pourra, en plus, compter sur les galeries Sfeir-Semler, Tanit, Ayyam et Mark Hachem. «Dubaï est plus cosmopolite, plus facilement accessible que Beyrouth. Toutes les galeries, tous les directeurs de musées, conservateurs du monde entier viennent y découvrir le monde arabe, c’est une plate-forme incontournable pour la région», fait encore valoir Saleh Barakat avant d’ajouter : «Il est, à mon sens, important d’en faire partie même si la rentabilité de l’événement ne sera probablement pas au rendez-vous pour nous».



Orienté vers la scène internationale, Art Dubai a également bâti son succès en garantissant à l’art régional un espace de diffusion de première importance : des programmes éducatifs sont ainsi organisés en marge de la foire afin d’attirer un public large d’amateurs. Parmi eux, le fameux Abraaj Group Prize, qui offre une commande d’une valeur de 100 000 dollars aux artistes contemporains de la région. En 2013, il avait ainsi été décerné à deux Libanais, Vartan Avakian (1977) et Rayyane Tabet (1983).

A cela s’ajoute, pour la première fois cette année, un programme de résidence d’artistes. « En 2017, nous avons accueilli onze artistes internationaux à Dubaï ainsi qu’à Abu Dhabi. Leur travail «Made in Emirats arabes unis» sera exposé lors d’Art Dubai 2018», précise Myrna Ayad. «Le but étant d’immerger des artistes internationaux dans un environnement nouveau pour eux.» Art Dubai encourage en outre les galeries exposantes à présenter des expositions restreintes sur certains de leurs artistes ou sur des thématiques. C'est typiquement le cas de Saleh Barakat qui devrait notamment proposer une exposition d’artistes contemporaines autour du thème des «jardins mythologiques».

Les galeries libanaises ne sont pas les seules à afficher une présence remarquée. Les artistes libanais semblent aussi prisés. Parmi eux, Chouaki Choukini (1946) sera exposé sur le stand de la galerie Green Art (Dubaï). Né à Choukine, près de Nabatiyé, ce sculpteur puise dans les «paysages de son enfance» pour mieux façonner sa vision du monde. On retrouvera encore Ali Cherri (1976), dont une vidéo était présentée il y a peu au Jeu de Paume (Paris) et au Musée Sursock de Beyrouth, et que défend ici la galerie parisienne Imane Farès.