Spike vise à faciliter la vie quotidienne des personnes atteintes de diabète. Les utilisateurs entrent leur profil médical, puis reçoivent des notifications qui les guident tout au long de la journée. L’application utilise la géolocalisation pour rappeler à l’utilisateur de ne pas oublier son traitement quand il part de chez lui le matin, pour lui rappeler les heures de prise d’insuline, ou plus impressionnant – pour lui suggérer des plats adéquats quand il entre dans un restaurant grâce à une base de données qui comprennent des centaines, et bientôt des milliers, de menus recueillis auprès des restaurateurs.

« Je suis diabétique depuis sept ans, je dois prendre de l’insuline régulièrement. J’ai essayé plusieurs appareils et applications pour me rendre la vie facile, mais tous avaient de gros défauts, j’ai donc lancé mon propre projet », explique Ziad Alame, fondateur de Spike.

Lancée en novembre dernier, Spike a déjà remporté l’adhésion de l’écosystème. Acceptée pour rejoindre les accélérateurs Speed et Souk, soutenue par Kafalat, Spike a remporté la première place de la compétition Harvard Arab Startup et la seconde au MIT Entreprise Forum. Ces différentes expériences ont permis à Spike de collecter près de 140 000 dollars et de lancer une version beta.

Cette version est aujourd’hui utilisée, de manière quotidienne, par plus de 500 personnes dans une trentaine de pays, dont les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Liban. La version finale de Spike sortira au début de l’été. 

Pour générer des revenus, la start-up table sur un système d’abonnement mensuel qui donnerait accès à davantage de fonctionnalités. Mais c’est surtout sur les partenariats institutionnels, avec des entreprises d’assurances privées, ministère de la Santé, ou institutions médicales que Alame mise.

« Notre travail requiert beaucoup de capital, car il nous faut collecter énormément de données et ensuite les analyser, mais à terme cela peut réellement changer la vie des gens », dit Alame qui souhaite lever plus de 500 000 dollars en série A le plus rapidement possible.

Car les ambitions de Spike vont beaucoup plus loin. La start-up mise à terme sur le développement du pancréas artificiel, une technologie qui aide les personnes atteintes de diabète à contrôler automatiquement leur taux de glycémie en délivrant une fonctionnalité endocrine de substitution comparable à celle d’un pancréas sain.

« Nous ne sommes pas tant sur une dynamique de rentabilité immédiate que dans une vision à long terme. Le pancréas artificiel en est encore à ses premiers pas, mais je suis persuadé que c’est l’avenir. Avec les données que nous aurons collectées, notamment sur les utilisateurs, nous serons prêts pour jouer un rôle le moment venu », explique Alame.

Pour sa levée de fonds, Spike cherche en priorité des investisseurs qui partagent cette vision. « Un fonds spécialisé dans les nouvelles technologies de la santé, ou pourquoi pas un investisseur privé qui soit lui-même diabétique ? » dit Alame.