Cinq ans après la mise en place de cartes électroniques de paiement pour les réfugiés syriens, le Liban est de nouveau un terrain d’expérimentation pour le Programme alimentaire mondial (PAM). L’organisation onusienne a annoncé le 12 juillet le lancement d’une application mobile baptisée Dalili – ou “mon guide” en français. Elle permet aux réfugiés, mais aussi aux Libanais dans le besoin, de comparer les prix des produits alimentaires de divers supermarchés et commerces de proximité.

« Lorsque les familles ont des moyens limités, elles doivent en tirer le meilleur parti », a réagi dans un communiqué le directeur du PAM au Liban, Abdallah Alwardat. Les cartes électroniques fournies par le PAM n’octroient par exemple que 27 dollars par mois.

L’objectif est par ailleurs d’inciter les commerçants à proposer des tarifs plus compétitifs.

L’application, dont le coût de développement n'a pas été communiqué, a été testée durant plusieurs mois par les équipes du PAM à Beyrouth, soutenues par l'Accélérateur d’innovation de l'organisation, à Munich. Une première version a été lancée dès avril.

Dalili enregistre aujourd’hui plus de 1 600 téléchargements sur Android et compte plus de 1 000 utilisateurs actifs mensuels. « Nous attendons également une version sur iOS », précise Edward Johnson, directeur de la communication du PAM au Liban.

Interrogé, le représentant reconnaît l’existence d’une « barrière technologique » parmi les populations ciblées par cet outil, mais estime le nombre d’individus équipés d’un smartphone et utilisant internet en hausse. « Les applications de messagerie mobile sont très utilisées par les réfugiés pour rester en contact avec leur famille », illustre-t-il, ajoutant que Dalili est, quant à elle, peu gourmande en données.

Côté commerçants, ils sont aujourd’hui à peine plus de 130 à afficher leurs produits sur l'application. Le PAM espère néanmoins à terme convaincre les 500 commerçants de son réseau, qui participent déjà au programme de cartes électroniques.

« C’est la première fois que nous mettons en place ce type d’application », remarque Edward Johnson. « Si l’expérience est concluante, nous envisageons d’exporter l’idée en Jordanie et au Kenya, deux pays où fonctionnent également déjà nos cartes de paiement », conclut Edward Johnson.