Atalian multiplie les acquisitions au Liban pour s’imposer sur le marché de la propreté et de la maintenance. Fondé en France, le groupe entend devenir l’un des leaders du marché local en 2020.

La filiale libanaise du groupe français Atalian, n° 3 mondial dans les services globaux (propreté, sécurité...), a finalisé en septembre l’acquisition de 51 % de Switch Maintenance, une entreprise locale qui réalise près de six millions de dollars de chiffre d’affaires. Un an plus tôt, Atalian Liban avait acquis la totalité d’une autre entreprise locale, MTO (maintenance technique optimisée) au chiffre d’affaires de 1,5 million de dollars. Objectif : devenir « leader sur le marché libanais d’ici à deux ans », confie Antoine Terzikhan, président d’Atalian Liban. Le montant de ces opérations n’a pas été communiqué.

Basé à Antélias, Atalian Liban, qui opère depuis mai 2017, a également ouvert un bureau dans la Békaa et doit en inaugurer un autre à Faraya. La filiale emploie près de 470 personnes au Liban (dont environ un quart de Libanais).

Antoine Terzikhan favorise la croissance externe pour atteindre vite un chiffre d’affaires de dix millions de dollars. « Il y a une opportunité : le secteur du nettoyage est fragmenté, composé d’acteurs peu organisés, à la main-d’œuvre peu qualifiée, étrangère et sous-payée », explique le président d’Atalian Liban.

Pour se faire une place, l’entreprise se spécialise sur des niches, notamment le secteur hospitalier. « La maison mère met à notre disposition des experts santé en fonction de nos besoins. Nous formons notre personnel local pour qu’il devienne autonome », illustre Antoine Terzikhan. « Nous allons recruter une main-d’œuvre qualifiée d’ici à huit mois. Nous ciblons des diplômés en management hospitalier ou d’anciens employés hospitaliers expérimentés », ajoute Cyril Menassa, responsable du développement du secteur santé au Liban et au Moyen-Orient au sein d’Atalian.

Autre axe de développement : la gestion de l’énergie, un secteur où le Liban « est très mal outillé, selon ses dires. Une entreprise libanaise paie environ 1,5 plus cher qu’une française la maintenance de ses bureaux ». Pour réduire les coûts, Atalian Liban propose d’optimiser la consommation d’énergie de 20 à 30 % là où il intervient. « Pour le chauffage, des systèmes de régulation sont proposés », fait valoir Antoine Terzikhan.

Mais le groupe voit plus grand et vise, à partir du Liban, un développement sur l’ensemble de la région, Golfe compris. « Beyrouth sera notre plate-forme régionale. »

Fondé il y a plus de 70 ans, le groupe Atalian réalise un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros et emploie quelque 100 000 personnes dans 33 pays différents, dont la Turquie et le Maroc. « Malgré la crise économique, le Liban demeure stable. Il y a une liberté d’entreprendre, un système bancaire compétent, les ressources humaines sont bien formées et nous n’avons pas besoin de sponsors comme c’est, par exemple, le cas à Dubaï », explique Antoine Terzikhan.

Un discours qui détonne alors que Beyrouth ne fait plus le poids face aux autres pays de la région en termes d’attractivité et d’investissements : le Liban a été classé huitième sur seize pays arabes, derrière les six pays du Conseil de coopération du Golfe et la Jordanie, dans le classement 2018 de la Compagnie arabe pour la garantie des investissements et les crédits à l’exportation (Dhaman). Antoine Terzikhan veut y croire malgré tout.