Le vieux bâtiment du Lycée Abdel Kader (LAK), situé dans la région de Zokak el-Blatt à Beyrouth, a été classé sur la liste du “patrimoine architectural national” sur décision du ministre sortant de la Culture, Ghattas Khoury. Cette classification « protège le bâtiment traditionnel de la parcelle 2111 située au cœur de la région de Mousseitbé, connue sous le nom de Lycée Abdel Kader ». « Elle empêche sa destruction, la modification de ses façades ou même sa réhabilitation sans autorisation de la Direction générale des antiquités (DGA) » qui relève du ministère de la Culture.

Cette décision intervient deux mois après le début d’une série de mouvements de protestations contre la fermeture annoncée de l’établissement éducatif francophone de la Mission laïque française, gérée par la Fondation Rafic Hariri, et contre sa délocalisation à l’extérieur de la capitale. Ghattas Khoury précise que « sa décision vise à protéger le bâtiment patrimonial (et non pas historique) de l’institution scolaire et à empêcher qu’il soit détruit, dénaturé ou défiguré ». Par contre, cette décision du ministère de la Culture « n’est pas concernée par l’usage qui sera fait du bâtiment ». « Il accueille aujourd’hui une école, il pourrait accueillir une banque, une association ou autre, sans problème, à condition que soit respectée la décision ministérielle », explique-t-il. Dans cet état des lieux, ce terrain, qui est toujours la propriété de Hind Hariri, « pourra être vendu sans restriction ». « Son nouveau propriétaire devra toutefois se conformer à la nécessité d’en protéger le bâtiment traditionnel », poursuit M. Khoury.