Beyrouth compte une nouvelle galerie d’art contemporain, Mission Art, dont la première exposition de l’artiste libanaise Nada Matta a été inaugurée fin août. Rencontre avec l’un de ses fondateurs, Toufic el-Zein. 

Quelle est l’idée à l’origine de la création de la galerie ?

C’est une plate-forme avec deux espaces distincts : d’un côté, “le studio”, dans lequel sont organisées des expositions solo à intervalles réguliers, de l’autre, “l’appartement”, prolongement ouvert sur d’autres domaines et lieu de rencontres. Ce concept a été imaginé avec l’architecte Ghaith Machnok, le fondateur de l’Art House Hotel, haut lieu de la vie artistique damascène.

Quel est le positionnement de la galerie et sa politique de sélection des artistes ?

Mission Art représente des artistes du Levant avec une volonté affirmée de nous concentrer sur une quinzaine d’artistes. Certains sont de jeunes talents, d’autres ont une réputation déjà établie, notamment à l’étranger. Notre démarche n’est pas de s’adresser en priorité à des collectionneurs confirmés, mais plutôt à une nouvelle génération qui montre un intérêt croissant pour l’art contemporain, et de leur permettre de découvrir cette scène.

Dans un paysage longtemps figé autour d’un nombre restreint d’acteurs établis, on assiste à l’émergence de jeunes galeries. Comment analysez-vous cette dynamique nouvelle ?

L’art est en perpétuel mouvement, par conséquent l’offre est en perpétuel renouvellement. Certaines galeries disparaissent avec leur fondateur, d’autres deviennent des institutions, et de nouvelles se créent malgré la crise économique actuelle, qui impacte le marché de l’art au Liban. Pour moi, c’est une compétition positive.

Parlez-nous de votre première exposition et de vos projets ?

Elle est consacrée à l’artiste libanaise Nada Matta dont le travail a déjà fait l’objet d’une exposition solo en 2017 à la galerie 392Rmeil393. Remarquée par la directrice parisienne du salon DDessin lors de la Beirut Art Fair 2018, elle a exposé en mars dernier à l’Atelier Richelieu à Paris. Avec un art du détail maîtrisé et une prédilection pour les grands formats sa vingtaine d’œuvres révèlent l’onirisme et le merveilleux de la nature et du végétal.