La société familiale, leader sur le marché libanais, a fait de la protection de l’environnement sa priorité.

Fondée il y a plus de soixante ans, en 1956, par Farid Saab rejoint par ses deux frères Riad et Ziad, la société industrielle Tinol, spécialisée dans la production de peinture, s’est développée dans le respect des standards internationaux. Avec une première usine au Ghana, puis au Royaume-Uni dans les années 1980, l’entreprise familiale a toujours été ouverte sur le monde. « Dès 1976, Tinol avait vendu une licence de production à une société autrichienne », raconte le PDG de Tinol, Chaker Saab, qui a repris le flambeau de ce fleuron de l’industrie libanaise en 2012, et qui préside le Family Business Network Levant. 

Si la société a fait le choix stratégique de recentrer ses activités de production au Liban, elle tient à rester en phase avec les techniques et les normes les plus innovantes. « L’usine à Choueifate fabrique à la fois des produits maison et des produits private label pour le compte de multinationales. Nous comptons actuellement plus de 150 employés », indique Chaker Saab. « Tous des Libanais », insiste celui qui est aussi membre du bureau de l’Association des industriels libanais.  Selon le jeune PDG, qui préfère rester discret sur le chiffre d’affaires de l’entreprise, Tinol est leader sur le marché libanais. « Nous ne disposons pas de statistiques officielles, mais nous nous basons sur des retours des fournisseurs et des producteurs d’emballages notamment », précise M. Saab. Les trois quarts de la production de Tinol sont en effet destinés au marché local, tandis que le reste est exporté vers l’international : principalement les pays du Golfe, l’Irak, la Syrie et les pays de l’Afrique de l’Ouest, confie Chaker Saab, en soulignant que « l’industrie libanaise dispose de produits de qualité qui sont en mesure de concurrencer les produits internationaux. Mais elle a besoin d’incitations de la part de l’État. Une aide publique directe serait plus efficace qu’une politique protectionniste. La Banque centrale travaille sur un projet qui vise à baisser les taux d’intérêt pour permettre aux exportateurs d’accéder au capital et rééquilibrer la balance commerciale, tandis que le ministre de l’Industrie a préparé un projet de loi incitatif pour l’export ». 

En attendant, la société Tinol mise sur ses atouts. « Nos produits sont connus pour leur qualité, constante depuis plus de 60 ans. Et même si nous sommes conscients que nos prix sont d’environ 5 à 10 % supérieurs à ceux de nos concurrents, nous savons que nos clients comprennent le gain en qualité qui justifie ce léger écart », explique M. Saab. L’entreprise, qui a fait de la responsabilité sociale et l’environnement des priorités, dispose d’une quarantaine de certifications internationales pour les normes de santé. 

De plus, « la gamme proposée est assez large, avec plus de 500 types de produits et plus de 35 000 références. Notre offre inclut aussi des produits très techniques. Nous sommes par exemple les seuls au Liban et dans la région à produire une peinture intumescente antifeu qui protège les structures métalliques en cas d’incendie et permet ainsi de retarder le processus d’écroulement de celles-ci pour faciliter une évacuation », détaille-t-il. 

Autant d’avantages que Tinol entretient, mais pas au détriment de l’environnement. « Nous avons une politique environnementale qui concerne à la fois l’usine et les produits. Notre peinture a une teneur minimale en composé organique volatil (VOC) ; nous avons installé des machines pour filtrer l’air ; d’autres pour le traitement des eaux usées ; ainsi que pour le recyclage du dissolvant », raconte Chaker Saab. Une politique qui a fait de Tinol un partenaire du programme Green Schools et de l’UN Global Compact, et lui a valu une récompense du Lebanon Climate Act, décernée par le Pnud et la BDL.