La start-up d’analyse vidéo intelligente Beambot vient de signer son premier contrat, pour une période de trois mois avec une grande entreprise française, dont elle ne veut pas encore dévoiler le nom.

Beambot propose un logiciel qui permet de transformer, en temps réel, les flux vidéo enregistrés par les caméras de surveillance en informations exploitables pour les entreprises. Dans un contexte économique difficile, la start-up s’estime ainsi chanceuse.

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« Notre produit est un logiciel, il est donc facilement exportable et s’adresse aussi bien au marché local qu’international. La situation nous a toutefois contraint à stopper des négociations, parfois avancées, avec des entreprises libanaises », dit son fondateur, Adib al-Ghossein.

L'industrie en ligne de mire

Le principe de Beambot ? « Les données collectées par les caméras sont analysées afin de permettre aux opérateurs d’optimiser leurs coûts de fonctionnement, de gagner en efficacité ainsi que de renforcer la sécurité des employés », explique Adib al-Ghossein, ingénieur de formation. La plate-forme peut par exemple envoyer des notifications en cas de non-respect du port des équipements de protection individuelle. Elle peut aussi permettre d’analyser le temps passé à la réalisation d’une tâche sur une machine ou le temps d’attente moyen au guichet d’une banque.

« Les fonctionnalités sont très nombreuses et peuvent être appliquées dans de nombreux secteurs, mais nous visons surtout pour l’instant le secteur industriel et portuaire, ainsi que celui des services. Nous proposons un abonnement mensuel par caméra », explique l’entrepreneur.

Depuis les bancs de l'école

L’idée de Beambot est née sur les bancs de la LAU en 2015. Adib al-Ghossein développe alors un projet de lampe intelligente, permettant d’optimiser la consommation d’énergie, qui le mène à l’émission qatarienne “Stars of Science”. De retour au Liban, le projet évolue. « On s’est rendu compte que le développement de matériel avait un coût d’installation trop élevé. On a donc pensé à un logiciel qui pouvait s’appuyer sur du matériel déjà existant et ne représente donc pas de coût supplémentaire. C’est comme ça qu’est née Beambot », raconte le jeune homme.

Deux ans plus tard, Adib al-Ghossein décide de se consacrer à plein-temps au développement du produit avec l’aide de son directeur technique, Hazem Khaled, un ingénieur informatique spécialisé dans la reconnaissance d’images et l’intelligence artificielle.

En janvier 2019, la start-up intègre l’accélérateur Flat6Labs à Beyrouth avec une première version du produit, puis rejoint quatre mois plus tard l’incubateur PortXL à Singapour. « Nous étions la seule start-up du Moyen Orient parmi les huit participants », se félicite Adib al-Ghossein. Ces deux programmes lui ont permis de lever 110 000 dollars.

En octobre dernier, la start-up a participé à la Techcrunch Disrupt de San Francisco, la grand-messe des start-up de la Silicon Valley, grâce à un concours organisé par Idal et Mitef. Elle entame aujourd’hui une nouvelle phase de levée de fonds.