La pâte d'ail Garlidoux vient d’être élue «produit de l’année 2021» par le Lausanne Index Prize.
La pâte d'ail Garlidoux vient d’être élue «produit de l’année 2021» par le Lausanne Index Prize. D.R.

Manger de l’ail, sans souffrir d’une mauvaise haleine, de ballonnements ou autres inconforts digestifs, c’est la promesse de Garlidoux, une marque lancée en 2019 par quatre Libanais. Son secret? Un processus naturel «à base d’eau», jalousement gardé par ses concepteurs, qui a permis à leur pâte d’ail de remporter un prix au concours de l’innovation alimentaire asiatique en 2019 (Asia Food Innovation Awards), et d’être élue «produit de l’année 2021» par le Lausanne Index Prize, une organisation basée aux Pays-Bas, qui dit défendre les droits des consommateurs en mettant en avant des produits transformés surs et bons pour la santé. Car Garlidoux assure que la neutralisation des effets indésirables de l’ail ne se fait pas aux dépens de ses bienfaits. «Tous les apports nutritionnels de l’ail sont préservés. Notre produit final est 100% naturel, sans OGM et sans additifs chimiques», affirme Georges Geagea, l’un des cofondateurs de la société.

Passionné de cuisine, cet ancien coiffeur s’est lancé dans l’aventure avec son frère suite à un rendez-vous amoureux écourté à cause d’un «repas très aillé» en 2013. Ensemble, ils passent sept ans à mettre au point le processus qu’ils testent dans plusieurs laboratoires au Liban et en Allemagne. Rejoints par deux autres associés, ils ouvrent une usine en 2019, dans le quartier de la Quarantaine en face du Port de Beyrouth, et embauchent une dizaine d’employés pour produire une purée d’ail, qui fait rapidement des adeptes.

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Mi-2020, l’usine fonctionne «presque à plein régime» et produit entre 4000 et 5000 boîtes de pâte d’ail de 200 grammes par jour – vendues à l’époque 5000 livres libanaises l’unité –, sans compter les boîtes de 5 kilogrammes destinées à la restauration. La société se fournit alors essentiellement à l’étranger, car «le Liban ne produit que très peu des matières premières dont nous avons besoin, explique son PDG Khalil Abourrousse. Après la purée d’ail, nous nous apprêtions à lancer un nouveau produit, des gousses d’ails épluchées ayant subi le ”traitement Garlidoux”», poursuit-il. Mais la double explosion au Port de Beyrouth met un frein à leurs ambitions. Le 4 août, l’usine est complètement détruite, et la production est stoppée net.

Outre la destruction du stock de produits finis et de matières premières, les dégâts sont estimés à plus de 120.000 dollars. Plusieurs ONG volent toutefois à leur secours, contribuant à hauteur de 40.000 dollars tandis que les associés apportent le reste du montant nécessaire pour relancer l’activité.

 
«Notre produit final est 100% naturel, sans OGM et sans additifs chimiques»
 
Georges Geagea
Cofondateur de Garlidoux


Aujourd’hui, plus de huit mois après ce drame, l’usine recommence à produire même si la commercialisation des gousses et des pâtes d’ail n’est pas attendue avant deux mois. Entre-temps, «nous faisons des stocks et envoyons nos produits à d’éventuels partenaires étrangers», explique Khalil Abourrousse.

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Car «les récompenses internationales ont suscité l’intérêt des marques internationales et nous sommes en pleines négociations pour exporter nos produits dans une douzaine de pays», se félicite Charbel Geagea, dont l'équipe est «actuellement à la recherche du partenaire étranger adéquat pour ouvrir une usine de transformation d'ail d'une capacité de production de plusieurs dizaines de tonnes par jour». Celle-ci serait implantée dans un pays d’Asie du Sud-est, une zone stratégique sur un marché mondial estimé à près de 60 milliards de dollars. «L’Asie représente environ 90% de la production mondiale d’ail et plus de 80% de la consommation», précise-t-il.

Mais Garlidoux ne vise pas que les amateurs existants. Selon ses estimations, 30 à 35% de la population mondiale ne consomme pas d'ail à cause de ses effets indésirables. «Un public que nous pouvons séduire avec nos produits», conclut Georges Geagea.