Un brin de révolution dans les concepts éducatifs. Même la gestion est rebaptisée “management”. Pigier, qu’on croyait figée, s’est offert un essor exponentiel.
Éducation, formation et recrutement : la mission des écoles de gestion Pigier a connu un développement certain au cours des dernières années, dû, en grande partie, à l’évolution du marché de l’emploi et des besoins des entreprises. Ce qu’elles réclament le plus aujourd’hui ? «Des compétences professionnelles pratiques. Davantage de savoir-faire que de savoir académique. Moins de têtes théoriquement savantes. Plus de vrais professionnels d’entreprise».
Déjà, en 1920, les écoles Pigier furent établies au Liban par un couple de Français, en tant que concession du groupe Pigier-France. Lui-même fondé dès 1850 par Gervais Pigier, un expert-comptable qui avait beaucoup de mal à recruter des professionnels, et qui a eu l’idée de créer une école pour les former lui-même.
Quelque 25 ans plus tard, la franchise de Pigier au Liban a été reprise par Joseph Tasso et un associé. Lesquels ont créé, dans la foulée, le Centre supérieur de préparation à l’expertise comptable (SUPEC). Aujourd’hui, c’est Toufic Joseph Tasso qui tient les rênes de Pigier et de SUPEC.
Mais l’année 1975 devait assister à un début de déclin progressif. D’abord, il y a eu évidemment les perturbations liées aux événements. En même temps, de nombreuses écoles professionnelles se sont créées, et les universités se sont renforcées dans le domaine de la gestion. Et puis, comme dans d’autres domaines, Pigier était en quelque sorte passée de mode, surtout face au “management” à l’américaine. Ce n’est qu’à partir de 1995 que, à l’aide de nouveaux investissements, Pigier a réussi à revenir sur le devant de la scène des écoles de formation, en s’offrant justement un coup de jeune.
Aujourd’hui, avec 1 250 étudiants répartis sur 4 écoles (Gemmayzé, Antélias, Saïda et Jbeil), 180 professeurs, 7 000 m2 d’espace de formation et un chiffre d’affaires de 4 millions $ en 2000, soit de 12 fois supérieur à celui de 1995, l’école poursuit sa croissance.
Expansion régionale
Avec six options de spécialisation : comptabilité et finance, marketing et vente, publicité et communication, gestion hôtelière, informatique de gestion et gestion administrative, Pigier couvre une large gamme des métiers de la gestion. «Après une période d’engouement pour la gestion hôtelière, c’est actuellement l’informatique de gestion qui est la formation la plus demandée», nous explique Toufic Tasso. Mais l’accent reste toujours mis sur la meilleure orientation des étudiants. «Le taux moyen d’échec, qui atteint 35 à 40 % en première année, illustre bien cette rigueur, qui caractérise notre enseignement», se plaît à dire Toufic Tasso, au risque d’effaroucher des éléments de niveau médiocre.
La durée des formations est variable. Trois années d’études pour les étudiants de niveau terminale. Deux ans pour les personnes issues d’un bac gestion. Et la possibilité d’effectuer une quatrième année de spécialisation, et même un bac+5 grâce à un partenariat avec l’Université de Lyon III. Le coût moyen de la scolarité est de 2 000 à 2 300 $.
Quant aux formations courtes, qui sont des séminaires visant les professionnels, leur durée varie de 8 à 30 heures, pour un coût “compétitif” qui va de 130 à 350 $.
Pigier offre également des formations sur mesure à la demande des entreprises privées, mais aussi publiques telles que l’Institut des finances, le ministère du Tourisme... Les cours sont donnés en français, en anglais ou en arabe, suivant les publics.
Pigier ne compte pas arrêter son développement. L’avenir fourmille de projets. Une couverture plus complète du territoire est prévue, avec l’ouverture d’une école au Nord et d’une autre à Zahlé. De même, l’expansion régionale est à l’ordre du jour grâce à un prochain partenariat avec une société de conseil et de formation syrienne, en faveur des entreprises publiques et privées en Syrie. Cette initiative sera également reprise en Jordanie et dans d’autres pays arabes, notamment l’Égypte.
De même, Pigier continuera à développer ses programmes de gestion en explorant les nouveaux domaines des métiers de l’entreprise, tels que la gestion des ressources humaines ou encore la gestion hospitalière afin de répondre toujours mieux aux besoins du marché.


