Le ministre démissionnaire de l’Energie, Gebran Bassil, s’est finalement résolu à publier la nouvelle liste des prix des carburants, tout en les maintenant inchangés par rapport à la semaine dernière. Les prix plafonds ayant été officiellement publiés, les importateurs de pétrole et les stations d’essence sont obligés de les respecter, même s’ils ne reflètent pas la réalité des coûts supportés.

Les prix plafonds sont calculés chaque mercredi sur la base de la moyenne des cours du brut durant les quatre semaines précédentes. Les prix à la pompe auraient donc dû augmenter de 100 livres pour l’essence 98 octanes et de 200 livres pour l’essence 95 octanes, mais le ministre a pris « cette mesure temporaire » en attendant que les douanes appliquent la baisse des droits d’accises, explique un  communiqué publié par le ministère de l’Energie.
 
Bassil s’était basé sur un décret datant de 2001 pour demander aux douanes de réduire les droits d’accises de 3000 livres. L’autorité de tutelle des douanes, le ministère des Finances, lui avait toutefois opposé une fin de non recevoir, en arguant que seul le conseil des ministres est en mesure de prendre une telle décision. La formation du nouveau gouvernement risquant de prendre du temps, la ministre Raya El Hassan a soumis à son tour une demande « exceptionnelle » au Premier ministre sortant et au Président de la République pour baisser les taxes de 5000 livres. Mais sa demande n’a toujours pas été acceptée.
 
Pris en otage par les tiraillements entre les deux ministres, les importateurs de pétrole ont refusé  de fournir les stations d’essence vendredi. Les livraisons reprendront toutefois samedi, malgré les pertes subies, ont-ils annoncé. Ils ont affirmé ne pas vouloir provoquer une pénurie à la veille d’un long week end et pénaliser les citoyens. Ils ont donné aux autorités concernées jusqu’à mercredi prochain pour prendre les décisions qui s’imposent.