Depuis sa mise en ligne gratuite jeudi dernier sur le App Store, le magasin en ligne d’applications d’Apple, Birdy Nam Nam a été téléchargé plus de 300 000 fois. Ce qui classe ce nouveau jeu en pôle position des applications les plus téléchargées dans la plupart des pays arabes.

Créée par les Libanais Lebnan Nader et son frère Arz Nader ainsi que par Jean-Christophe Hoelt, Birdy Nam Nam met en scène des oiseaux mutants, conçus à l'origine pour exécuter les tâches ménagères à la place des humains. Mais ces étranges volatiles se rebellent contre leur destin d'esclave et attaquent les pays arabes. Le joueur doit alors les tuer, avec diverses armes à sa disposition.
 
Birdy Nam Nam, qui existe en arabe, français et anglais, est un des premiers jeux du monde arabe pour smartphone. « Nous l’avons vraiment conçu pour nous, notre famille et nos amis, témoigne Lebnan Nader, ce sont nos voix que vous entendez dans le jeu ». Disponible sur iPhone et iPad pour le moment, une version pour Symbian de Nokia devrait être prête d’ici à un mois. « Nokia a un taux de pénétration très élevé dans le monde arabe », commente Lebnan Nader.
 
C’est en Arabie saoudite, que le jeu est le plus téléchargé, avec 18.000 téléchargements par jour. Au Liban, en comparaison, ce nombre est de 1.000. « Ce qui nous suffit à être numéro 1 », précise le cofondateur.
 
La stratégie de lancement du jeu est en train d’évoluer. « Habib Haddad, cofondateur de YallaStartup et PDG de Wamda, nous conseille à titre personnel ; Elie Khoury de Dermandar nous donne aussi un coup de main», explique Nader.
 
Au total, il aura fallu six mois de travail pour lancer Birdy Nam Nam. Une version bêta a été mise en ligne en avril à 3 dollars ; le lancement officiel s’est fait fin août, d'abord en version payante (1,99 dollars pour la version haute définition, et 0,99 dollars pour la version normale). « Nous avons eu 5.000 téléchargements », raconte Lebnan Nader. Pour favoriser sa pénétration, le jeu a cependant été rendu gratuit. Les trois fondateurs ayant décidé de tenter de le rentabiliser via la vente d’armes supplémentaires, à 0,99 dollars l’unité.  
 
L’investissement a consisté en quelques centaines de dollars pour des publicités sur Facebook, un certain montant non dévoilé pour le compositeur de la musique, le Libanais Peter Nehmé, et le temps investi par les trois amis. « Nous avons eu de très bons retours sur les blogs et certaines revues spécialisées, et nous prévoyons une campagne de publicité sur applications mobiles bientôt », explique le cofondateur.
 
Le futur est encore incertain : les créateurs, qui ont tous un travail à temps plein en parallèle, vont prendre le temps de digérer et analyser le succès de Birdy Nam Nam et décideront en fonction. « Mais nous aimerions continuer à faire des jeux en arabe pour le monde arabe » affirme Lebnan Nader.