Le tourisme international a connu un développement continu et spectaculaire au cours du XXe siècle, profitant de l’extension des congés payés, de la baisse des coûts du transport aérien mais aussi du vieillissement de la population dans les pays riches. Au tourisme aristocratique du début du siècle dernier a succédé le tourisme dit de masse. L’Organisation internationale du tourisme (OIT), créée en 1946, s’occupe notamment de promouvoir cette activité dans le monde. En termes de comptabilité nationale, le tourisme représente un supplément de demande sur les biens et services disponibles sur le marché domestique, financé par des ressources en provenance de l’étranger. La logique est la même pour une comptabilité régionale. Le tourisme ne constitue donc pas à proprement parler une branche ou un secteur de l’économie, car il équivaut à des exportations de biens et de services produits par des branches de l’économie domestique ou à la réexportation de biens et services importés. Cette consommation financée à partir de l’extérieur produit donc un effet positif direct sur la balance des paiements et induit, à travers l’augmentation des importations, un effet inverse, de moindre ampleur, de sorties de devises. Les branches de l’économie domestique sont inégalement exposées à cette demande externe “internalisée”. Certaines en dépendent presque exclusivement, notamment l’hôtellerie. D’autres y sont largement exposées, comme les transports aériens, les locations de voiture ou les restaurants. D’autres enfin en sont affectées de façon marginale, telles que le commerce et la distribution intérieure. Comme tout flux d’échanges internationaux, l’impact du tourisme doit être apprécié en tenant compte à la fois des entrées des touristes et des sorties. Face aux grands pays récepteurs de touristes, il existe de grands pays émetteurs. Les États-Unis, l’Espagne et la France sont les premiers récepteurs du monde en termes de recettes liées au tourisme alors que l’Allemagne, les États-Unis et le Royaume-Uni sont les premiers émetteurs. Pour les pays récepteurs, notamment dans le tiers-monde, le tourisme peut constituer une source significative de devises et d’activités. C’est donc en termes relatifs au PIB (produit intérieur brut) ou plus précisément à la consommation des résidents qu’il convient d’en apprécier l’importance économique. L’impact dépend à l’évidence du nombre d’arrivants, mais aussi du montant moyen des dépenses des visiteurs et de la part de la production domestique dans les achats qu’ils réalisent. C’est pour cela que le “tourisme d’affaires” ou le “tourisme médical” sont fortement recherchés, car ils s’accompagnent de montants importants de dépenses bien qu’à proprement parler il ne s’agisse pas de tourisme sinon pour la part d’agrément que comprennent ces déplacements censés être motivés par des raisons commerciales. Le rendement du tourisme est d’autant plus important que les entreprises domestiques sont capables de couvrir une large étendue de services (depuis le transport aérien et les tour-opérateurs jusqu’à l’édition de guides de voyage, en passant par les assurances voyage…) et que la part de production intérieure dans la consommation des touristes est grande (articles artisanaux ou souvenirs produits localement, intrants domestiques, main-d’œuvre et capitaux nationaux impliqués dans l’hôtellerie et la restauration...) La Tunisie présente un exemple intéressant d’intensification du rendement du tourisme alors qu’à l’opposé, en Jordanie par exemple, le rendement économique des touristes israéliens qui arrivent en bus avec leurs provisions est très faible. Les activités liées au tourisme restent extrêmement exposées aux fluctuations saisonnières, à l’instabilité politique dans les pays d’accueil, voire au niveau de régions entières, mais aussi aux fluctuations économiques dans les pays de départ. De plus, les retombées économiques primaires des arrivées de touristes tendent à se concentrer dans certaines zones des pays d’accueil (la capitale, les zones balnéaires, les sites historiques, etc.) exacerbant les inégalités de revenus dans ces pays, à moins que des politiques actives de la part des gouvernements ne compensent ces inégalités, ou ne poussent le système de production domestique dans son ensemble à réagir à la demande secondaire induite. Lorsque le tourisme est mal maîtrisé, la surexploitation des sites emblématiques se traduit généralement par des dégâts environnementaux qui dégradent les zones balnéaires mais aussi les monuments historiques ou encore exercent des pressions graves sur les ressources rares (eau, électricité) ou produisent des nuisances au niveau de la pollution atmosphérique et des embouteillages.