Un article du Dossier

Du gaz en eaux troubles : le potentiel pétrolier du Liban



L’exploitation des réserves en gaz et pétrole du Liban pourrait bien devenir le principal enjeu politique et économique de ce petit pays dans les années à venir. Le Commerce du Levant fait le point sur un dossier potentiellement explosif, car il concerne aussi Israël.

La Méditerranée orientale est devenue ces dernières années l’un des nouveaux centres d’intérêt des différents acteurs du monde du pétrole et du gaz : elle abriterait dans ses fonds sous-marins d’importants gisements en hydrocarbures.
Baptisé “arc syrien” ou encore “bassin levantin”, ce nouveau territoire va de l’Égypte à la Syrie, en passant par Gaza, Israël et le Liban, et en incluant les eaux chypriotes. Selon une étude américaine du US Geological Survey, ce bassin abriterait 3 454 milliards de mètres cubes de gaz, soit la moitié environ des réserves en gaz prouvées des États-Unis – et 1,7 milliard de barils de pétrole. En d’autres termes, des dizaines de milliards de dollars.
Il ne s’agit que d’estimations, car, comme le disent tous les spécialistes, seuls les forages permettent de donner une idée approximative des volumes d’hydrocarbures gisant dans les fonds marins. En la matière, les tout récents forages réalisés par la compagnie américaine Noble Energy dans les eaux israéliennes, à une quarantaine de kilomètres de la frontière maritime libanaise, sont très prometteurs, car ils semblent aller au-delà des estimations : le seul gisement baptisé Léviathan recèlerait 450 milliards de m3 de gaz. C’est la plus grande découverte de gaz en eaux profondes dans le monde en dix ans. Les experts évaluent la future production à 90 milliards de dollars.
Au Liban, aucun chiffre officiel n’a été divulgué, les forages n’ayant pas commencé, mais, sur la base d’études en deux dimensions couvrant tout l’espace maritime libanais qui mesure 25 000 kilomètres carrés (soit deux fois et demie la taille du Liban) et d’études en trois dimensions en couvrant une large partie, le ministre sortant de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Gebran Bassil, a déclaré au Commerce du Levant qu’il était « presque certain » de trouver du gaz « en quantités commerciales », c’est-à-dire en mesure de satisfaire les besoins de consommations du Liban et l’exportation des excédents. Sarkis Hlaiss, directeur général des installations pétrolières, va plus loin encore : « Les gisements libanais sont plus importants que ceux d’Israël ; ce sont les gisements les plus importants du bassin levantin. »
Ce n’est bien entendu pas la présence de ces gisements qui est nouvelle, car leur constitution date d’il y a 60 à 65 millions d’années, mais l’intérêt qu’ils suscitent depuis que leur exploitation est désormais possible sur le plan technique : il y a une dizaine d’années, le forage en eau profonde concernait des profondeurs de 500 à 600 mètres, aujourd’hui, il est possible de creuser à partir de 1 500-2 000 mètres sous l’eau. À cette profondeur, suivant la qualité du fonds marin, chaque opération de forage peut coûter de 60 à 200 millions de dollars.
En matière d’exploration pétrolière en Méditerranée orientale, tous les riverains ne sont pas allés au même rythme. Le Liban, sans surprise, est particulièrement à la traîne. Même si les récentes découvertes israéliennes et, surtout, la crainte d’être spolié de ses ressources par son voisin du Sud a récemment permis d’accélérer le programme pétrolier auquel travaille l’administration depuis plusieurs années. À ce jour, seuls l’Égypte et Israël exploitent du gaz situé dans leurs eaux territoriales.

Démarcation des frontières maritimes

Au Liban, la perspective de trouver du gaz offshore se fonde sur deux choses : d’un côté, les études en deux dimensions menées par Spectrum en 2000 et 2002, puis les études en deux et en trois dimensions de la société PGS remises en 2009 et jugées prometteuses et en tout cas achetées par plusieurs grandes compagnies internationales. De l’autre côté, l’importance des découvertes réalisées en Israël, à moins d’une centaine de kilomètres : il s’agit du même bassin sédimentaire et il devrait contenir les mêmes ressources.
Mais avant de pouvoir exploiter ces gisements, il reste encore de nombreux obstacles à franchir. Il faut notamment résoudre deux problèmes : la délimitation des frontières maritimes du Liban d’un côté, le cadre juridique et économique de l’exploration de l’autre.

Accord avec Chypre dénoncé par la Turquie

La délimitation des frontières est importante dans une configuration comme celle de la Méditerranée orientale étant donné la proximité des gisements revendiqués par les États riverains. Elle sert de base à la répartition des revenus en cas d’exploitation d’un gisement transfrontalier. C’est par exemple le cas du bloc 12 alloué par Chypre à Noble Energy qui est situé tout près des frontières maritimes libanaises. C’est la raison pour laquelle Nicosie insiste pour que Beyrouth ratifie l’accord de délimitation conclu entre les deux pays en 2004. « Il est très important pour nous de le faire, car le Liban pourrait le cas échéant profiter de sa quote-part d’éventuelles découvertes dans ce gisement sans avoir à effectuer le moindre investissement », affirme le ministre Gebran Bassil.
Le blocage de ce dossier est lié à la Turquie qui est opposée à tout accord avec la partie grecque de Chypre qui ne prendrait pas en considération les intérêts de sa partie turque. Des sources proches du dossier évoquent sous couvert d’anonymat diverses pressions exercées par Ankara qui aurait « envoyé sa marine militaire croiser pas loin des bateaux libanais au moment des études sur les fonds sous-marins ». La Turquie a également protesté officiellement contre la conclusion d’un accord similaire de délimitation des frontières maritimes entre Chypre et l’Égypte et celui qui a été conclu tout récemment entre Chypre et Israël le 17 décembre 2010.
Outre Chypre, le Liban devrait en théorie conclure des accords de délimitations avec ses deux autres voisins : la Syrie au nord et Israël au sud. En ce qui concerne la Syrie, des négociations informelles ont commencé au niveau politique, mais aucune démarche officielle n’a encore été entamée. Gebran Bassil a demandé au Conseil des ministres de mandater officiellement le ministère des Affaires étrangères de cette mission.

Craintes de violations israéliennes

Les choses se corsent sérieusement pour la frontière maritime avec Israël.
Il existe des méthodes théoriques pour tracer les délimitations maritimes (comme la méthode de l’équidistance) ; mais le résultat obtenu par ces méthodes est rarement adopté tel quel et sert généralement de base à des négociations bilatérales ou multilatérales.
Or, le problème est là : il n’y a pas de discussion possible entre le Liban et Israël qui sont en état de guerre.
La situation est compliquée davantage encore par le fait que le Liban est partie à la convention de Mantego Bay sur le droit de la mer, tandis qu’Israël ne l’est pas. À titre d’exemple, le traité de délimitation des frontières maritimes entre Israël et la Jordanie conclu en mars 2002 ne mentionne pas le droit de la mer, mais se réfère uniquement à la Charte de l’ONU. « La conception israélienne de ses frontières étant pour le moins élastique, il faut s’attendre à tout », commente Sarkis Hlaiss, responsable du dossier pétrolier au sein du ministère de l’Énergie, qui cite les litiges réguliers entre pêcheurs israéliens et libanais.
Pour établir son droit, le Conseil des ministres libanais a adopté le 13 mai 2009 la carte délimitant sa zone économique exclusive (mais elle n’a toujours pas été transmise au Parlement pour qu’elle ait valeur de loi) et il l’a envoyée au secrétariat général de l’ONU le 14 juillet 2010. Le Liban y reprend l’accord Paulet-Newcombe du 3 février 1922, entré en vigueur le 10 mars 1923, délimitant la frontière sud du Liban à partir de Ras Naqoura au point 1B. « Ces coordonnées ont été confirmées officiellement sur la carte de 1949 détaillant les frontières du Liban, de Syrie et de Palestine en vertu des accords d’armistice conclus entre les parties concernées », lit-on dans le document envoyé à l’ONU.
Israël de son côté n’a pas envoyé aux Nations unies la carte de ce qu’il pense être sa zone économique exclusive. Et selon les experts libanais, sur les cartes israéliennes montrant la localisation des blocs de prospection pétrolière, il y a un risque que les blocs les plus au nord “débordent” côté libanais. Au-delà de cette violation éventuelle de souveraineté, l’une des craintes libanaises porte sur la possibilité d’un “siphonage horizontal”, c’est-à-dire la possibilité de capter du gaz situé dans les eaux libanaises à partir d’un puits foré du côté israélien. « Certains blocs dont Noble Energy a pris la concession sont limitrophes de notre frontière. Je n’ai pas les études sismiques israéliennes, mais au cas où des structures sont identifiées dans ces zones, il y a 90 % de chance pour qu’il s’agisse de structures communes », dit Sarkis Hlaiss.

Appel à l’aide de l’ONU

Le Liban a donc demandé à l’ONU son aide. Dans une lettre adressée au secrétaire général Ban Ki-moon, le ministre des Affaires étrangères Ali Chami lui réclame de « faire tout (son) possible pour garantir qu’Israël n’exploite pas les ressources d’hydrocarbures du Liban (…) Toute exploitation par Israël de cette ressource est une violation flagrante de la loi internationale et une attaque contre la souveraineté libanaise ».
Après un petit temps de flottement, qui a notamment permis à la Finul de préciser qu’une telle tâche ne relevait pas de son mandat, le coordinateur spécial de l’ONU au Liban, Michael Williams, a déclaré que les Nations unies étaient disposées à aider le Liban à délimiter sa frontière maritime avec Israël afin de protéger ses ressources en gaz naturel. Les modalités de cette aide restent cependant encore à déterminer, car le problème juridique reste entier : les Nations unies n’ont pas compétence pour délimiter une frontière, cette dernière étant forcément l’objet d’un accord entre les États concernés.
La ligne bleue qui a été tracée par l’ONU pour constater le retrait israélien du sud du Liban en 2000 ne fait que reprendre la frontière entre les deux pays telle qu’elle a été définie par l’accord d’armistice de 1949. Et chacune des deux parties a émis des réserves sur plusieurs points de ce tracé, au point qu’il est très difficile pour les Casques bleus de matérialiser la ligne par des bornes en ciment comme le souhaite la Finul. L’un des points qu’Israël refuse de concéder au Liban est justement le point 1B de Ras Naqoura qui sert à délimiter la frontière côtière et est déterminant pour le tracé de la frontière maritime.
L’ONU peut-elle faire quelque chose dans ces conditions ? De source diplomatique, on affirme qu’elle pourrait a minima demander à Israël de produire une carte de sa zone économique exclusive afin de mesurer l’ampleur des différences avec celle publiée par le Liban, sachant qu’il existe au moins un point commun, le point de convergence entre les frontières libano-chypriote et israélo-chypriote. « De gros intérêts économiques sont en jeu ; c’est l’unique raison qui pourrait faciliter une certaine souplesse, sans garantie aucune de succès, car Israël a pour politique de ne rien concéder sur le plan territorial avant la conclusion d’un accord de paix avec le Liban », dit-on de même source.

Avertissements à Noble Energy

En attendant une éventuelle solution diplomatique, le Liban a pris les devants en adressant deux lettres d’avertissement à Noble Energy, l’une en 2009 et l’autre en 2010 – restées sans réponse. Tandis que le Hezbollah a indirectement fait comprendre que sa mission de résistance s’étendait à la défense des ressources naturelles du pays.
« Quand il s’agit d’investissements de cette ampleur, personne n’a intérêt à prendre de risque sécuritaire », estime Gebran Bassil, pour qui la perspective ne serait-ce que d’escarmouches sur des plates-formes pétrolières pourrait retenir les investisseurs de s’impliquer dans des forages trop proches des zones litigieuses.
« Jusqu’à présent, nous n’avons pas noté d’activité de la part de Noble dans les blocs frontaliers du Liban, affirme Sarkis Hlaiss. Nous restons vigilants. »
De son côté, le Liban a tout le loisir de forer lui aussi loin des frontières. D’autant que le ministre Bassil a laissé entendre lors de l’inauguration d’un bureau pour les données pétrolières qu’une zone située au centre de la zone économique exclusive du Liban serait particulièrement prometteuse.

Loi sur le pétrole

Pour cela, il lui faut cependant parachever le cadre juridique et économique de l’exploitation pétrolière. Cet élément est indispensable pour organiser les relations entre l’État libanais et les compagnies amenées à intervenir dans les eaux libanaises.
Un premier pas a été franchi le 17 août 2010, lorsque le Parlement a approuvé une loi-cadre sur l’exploration et l’exploitation du pétrole offshore. La loi prévoit notamment la création d’un Comité qui supervisera l’exploration et le forage au large du Liban. Sa mise en œuvre reste subordonnée à l’adoption d’une trentaine de décrets d’application. Cette loi devra aussi être complétée par une autre loi devant déterminer l’organisation de la répartition des recettes : le principe de la création d’un Fonds souverain est acquis, de même que la nécessaire affectation d’une partie du capital et des revenus “aux générations futures” et d’une autre partie des ressources à des activités de l’État sans “impact négatif sur l’économie à court et moyen terme”. Mais la composition et l’organisation de ce Fonds ne l’est pas encore. Il promet de susciter beaucoup d’appétits, d’où le choix de reporter la décision à plus tard.

Premier appel d’offres programmé fin 2011

Le ministre de l’Énergie Gebran Bassil a déclaré que les décrets d’application de la loi sur le pétrole offshore étaient en cours d’élaboration et que les investisseurs seront appelés à présenter leurs offres pour les projets d’exploration et de forage pétroliers fin 2011.
Les décrets doivent définir les modalités de l’exploration pétrolière et couvrent divers domaines, du modèle de contrat avec les investisseurs jusqu’aux aspects liés à la protection de l’environnement, en passant par la composition du Comité de gestion du secteur pétrolier, les aspects financiers, fiscaux, etc. 
Première tâche à laquelle s’est attelé le ministère : la délimitation des blocs d’exploration. Un expert anglais était en janvier à Beyrouth pour fournir de l’assistance technique en la matière. « Il s’agit de délimiter des blocs attractifs dans lesquels les compagnies auront les plus grandes chances de trouver quelque chose », explique Sarkis Hlaiss, selon qui ce travail sera achevé avant juin.
L’un des chantiers les plus délicats concerne la création de l’administration appelée à gérer tout le processus. C’est ce Comité, nommé par le Conseil des ministres et composé de financiers, d’avocats, de géologues, etc., qui devra mener les négociations avec les compagnies pétrolières pour la répartition et le développement des puits. « Il y a suffisamment de Libanais compétents dans ce secteur à travers le monde, mais pour les inciter à revenir, il faut une grille salariale différente de celle de la Fonction publique », fait valoir Sarkis Hlaiss.
Autre point à finaliser, le contrat avec les compagnies pétrolières. « La loi prévoit que ce sera un accord de partage de revenu (Production Sharing Agreement), la majorité des pays y ont recours et c’est le meilleur moyen de procéder pour un pays sans expérience comme le nôtre. » Le principe est de partager les revenus de l’exploration (Profit Oil), suivant un pourcentage à négocier, après que la compagnie a fini de compenser les investissements qu’elle a réalisés (Cost Oil), sachant qu’elle assume tout le risque.
La loi exige d’attribuer les contrats d’exploration à des joint-ventures de trois compagnies au minimum. L’idée est de faire en sorte que chaque compagnie s’assure des bonnes pratiques de l’autre dans l’intérêt général. « Elles sont les mieux à même de contrôler ce qui se passe, mieux que le Liban en tout cas, car il est novice en la matière. C’est aussi un moyen de mutualiser les responsabilités en cas d’accident, comme celui qui s’est produit dans le golfe du Mexique. »
L’appel d’offres permettra d’identifier une sélection de compagnies avec lesquelles sera négocié un contrat, après approbation du Conseil des ministres sur proposition du ministre de l’Énergie.
Outre le pourcentage de répartition des revenus, plusieurs éléments entrent dans la négociation comme les quantités d’émission de CO2, le nombre d’employés libanais, le sort des équipements après la clôture des opérations, etc.
Le ministère a déjà reçu une dizaine de candidatures pour un appel d’offres destiné à appointer un consultant chargé de l’assister dans la phase de négociation et de préparation des contrats avec les compagnies internationales.
« Le fait que la profondeur des eaux soit supérieure à 1 500 mètres limite le nombre de compagnies potentiellement intéressées. Car chaque opération de forage coûte de 60 à 200 millions de dollars, sachant qu’on peut creuser jusqu’à cinq à six puits dans un bloc. Si au bout de cinq forages, la compagnie ne trouve rien, elle perd les centaines de millions de dollars investis », explique Sarkis Hlaiss.

Une dizaine de compagnies intéressées

Le processus est encore trop peu avancé pour que des compagnies internationales se soient manifestées ouvertement au Liban. À ce jour, une dizaine ont acheté les données sismiques et sont en contact avec le ministère. Certaines, comme Shell, Statoil ou Eni ont créé une division libanaise pour suivre l’évolution du dossier, a appris Le Commerce du Levant. D’autres, comme Total, témoigneraient désormais un intérêt réel pour les perspectives gazières du Liban, après avoir été longtemps sceptiques.
Après l’attribution des blocs aux compagnies pétrolières, la phase du forage dure 12 à 16 mois. Si quelque chose est découvert, on procède à des analyses qui déclenchent ou non un feu vert pour l’exploitation. Toute cette préparation peut prendre deux ans après la signature du contrat. La production commence dans les quatre ans, maximum.
La première découverte donne en parallèle les indications nécessaires pour les infrastructures et les équipements à installer pour l’exploration, l’exploitation, le transport et la transformation des éventuelles ressources libanaises en hydrocarbures : les installations ne sont pas les mêmes suivant que l’on découvre du gaz liquide, du gaz naturel, du pétrole…
Dans le meilleur des cas, la phase de production ne débutera pas avant 2016 et l’investissement de centaines de millions de dollars (on compte un milliard de dollars environ par puits entrant en phase de production).

Du pétrole sur le territoire libanais ?

Si le Liban a des chances de découvrir du gaz offshore, la présence de gisements sur son territoire n’est pas à exclure. Neuf forages avaient même été effectués avant la guerre et une licence d’exploration couvrant tout le territoire libanais attribuée. Elle est aujourd’hui considérée caduque par le ministère de l’Énergie qui souhaite réaliser de nouvelles études sur le sous-sol. Ce dernier a lancé une procédure de demande d’information (Request for information, RFI) auprès des entreprises spécialisées dans les études sismiques pour évaluer la faisabilité d’un tel projet aussi bien sur le plan technique que financier. Au total, 9 entreprises ont déposé leur dossier avant la date du 25 janvier 2011 pour fournir les informations demandées.

Un bureau de données à la disposition des investisseurs

Début décembre, le ministère de l’Énergie a inauguré une “data room” dans ces locaux ; à savoir un bureau réunissant toutes les données dont dispose le Liban concernant ses fonds sous-marins, notamment celles qu’a livrées la société norvégienne Petroleum Geo-Services (PGS), créée en 1991 et spécialisée dans les études sismiques et la constitution de bases de données dans le domaine des hydrocarbures. 
PGS a réalisé des études sismiques en exclusivité pour Chypre et le Liban. Elle dispose de données en deux dimensions GeoStreamer sur plus de 17 000 km2, de données en deux dimension conventionnelle sur 18 000 km2 et des données en trois dimensions sur près de 5 000 km2 (les zones couvertes par les études en 3D sont signalées par un cadre noir ci-dessous).


Une ligne de bouées israélienne en pleine zone de souveraineté libanaise

En matière de frontière maritime, le contentieux entre le Liban et Israël n’est pas nouveau : l’État hébreu a posé illégalement une ligne de bouées dans les eaux libanaises arguant de « motivations sécuritaires ». Certains observateurs ont pensé qu’il s’agissait d’une façon de démarquer ses frontières maritimes avec le Liban, mais l’angle d’inclinaison de cette ligne est beaucoup trop avancé en zone de souveraineté libanaise pour imaginer un tel scénario. 
L’objectif officiel d’Israël est d’empêcher le passage de bateaux et d’embarcations au sud de cette ligne – contrôlée par des canons d’artillerie – afin de protéger l’accès d’un petit îlot israélien prisé des touristes. Le Liban a déjà déposé cinq demandes auprès de la Finul concernant cette ligne de bouées qui viole sa souveraineté, en vain.




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