Douze Libanaises au total se trouvent dans le classement dévoilé au début du mois de mars par le mensuel économique CEO Middle East (Dubaï). Initié en 2011, ce palmarès se veut la copie panarabe du classement du magazine Forbes, qui salue les femmes les plus influentes dans le monde (principalement des Américaines) depuis 2004.

Le classement est largement dominé par des représentantes des Emirats : Loubna el-Qassimi, ministre émiratie du Commerce extérieur, figure ainsi en première position, suivie par la militante des droits de l’homme yéménite et du Prix Nobel de la paix, Tawakkol Tarwan.

Côté Libanaises, on retrouve parmi les plus influentes les indétrônables artistes comme la chanteuse Fayrouz (13e position), la réalisatrice Nadine Labaki (14e) ou encore la star Haifa Wehbé (69e). A noter également la présence de la journaliste américaine d’origine libanaise Octavia Nasr en 72e position, licenciée par CNN en 2010 pour un tweet de condoléances à la mort du cheikh Hassan Fadlallah.

Trois « femmes d’affaires » libanaises parviennent toutefois à s’imposer. Il s’agit de Christine Sfeir (15e position), PDG de la franchise Dunkin’ Donuts pour le Moyen-Orient depuis 1995 et fondatrice de la chaîne de restauration libanaise Semson. Elle avait déjà été la première femme libanaise à se trouver récompensée au titre de « Femme d’affaires 2011 » lors des Arabian Business Awards. En découvrant ce classement, Christine Sfeir s'est dite surprise et honorée, mais garde les idées claires : "Bien sûr la reconnaissance fait toujours plaisir, mais en travaillant on pense plus à faire grandir le business et à créer des emplois". L'important dans cette histoire? "Que les jeunes libanaises voient que les femmes peuvent s'en sortir, dans tous les domaines".

A la 81e place, on retrouve Mona Bawarshi, qui a rejoint l’entreprise familiale Gezairi Transport après des études d’administration des affaires à l’Université Américaine de Beyrouth (AUB). Sa société compte quelque 500 employés et possède sept bureaux régionaux dans le monde (Liban, Syrie, Jordanie, Irak, Turquie, Chypre et Bulgarie).

La dernière Libanaise (et avant-dernière femme du classement) est Mayada Baydas, qui a beaucoup œuvré au développement du microcrédit. Agronome de formation, elle est notamment connue pour son engagement en faveur du microcrédit. Depuis 2011, Mayada Baydas dirige l’ONG Emkan, qui propose des services de microcrédit aux plus défavorisés pour les aider à développer leurs idées ou leur micro-entreprise.

Pour amusant qu’il soit, le classement de CEO Middle East fait l’objet de nombreuses critiques. Beaucoup pointent du doigt la présence massive de femmes issues des dynasties au pouvoir comme la princesse Ameerah al-Taweel d’Arabie saoudite, investie dans de nombreuses œuvres caritatives, ou d’héritières d’empires financiers comme l’Emiratie Fatima al-Jaber, à la tête du groupe du même nom, ainsi que la place trop importante réservée aux figures liées à « l’entertainment ».

Le magazine CEO Middle East ne communique d’ailleurs pas ses critères de sélection ainsi que l’identité des membres du jury. Ce qui ne contribue guère à en améliorer la crédibilité.