Un article du Dossier

Les Libanais de Côte d’Ivoire tiennent 40 % de l’économie

Avec ses deux quotidiens, le groupe Olympe détient 20 % du marché de la presse.

Greg Demarque
Pour Imane Rayess, il y a un avant et un après le 2 janvier 2012. Ce jour-là, son mari, Nady Rayess, fondateur du groupe de presse Olympe est mort. Son avion s’est écrasé dans la lagune. « J’ai pris le relais. Mais le véritable entrepreneur, c’était mon mari », avance celle qui travaillait depuis toujours à ses côtés. Né à Divo, dans le sud du pays, Nady Rayess avait construit de toutes pièces le premier groupe de presse indépendant (200 employés) de Côte d’Ivoire. Ses deux quotidiens Soir Info et L’Inter tirent à 20-25 000 exemplaires par jour chacun. S’y ajoute un hebdomadaire “people”, Star Magazine. « Nous détenons 20 % de parts de marché. » Le groupe Olympe édite également d’autres titres.
« Nady Rayess a débuté avec une imprimerie, qu’il a vendue en 2010, suite à un incendie. Auparavant, dans les années 1990, le multipartisme débutait. Pour la presse, cela signifiait une ouverture sans précédent et la création d’une multitude de titres. Peu ont eu le courage d’imprimer l’opposition d’alors. Mon mari l’a fait. » C’est là, dans les odeurs d’encre, qu’il a attrapé le virus. Son premier quotidien date de 1994. Il n’arrêtera plus jusqu’à sa mort. Si Imane Rayess s’inscrit dans la continuité de son époux, cela ne la prive pas d’initiatives. Elle a lancé le site L’infodrome, qui regroupe l’ensemble des informations traitées dans les titres du groupe. « Nous avons deux journalistes en plus pour assurer l’actualité. » Et vient de créer une application pour smartphone.
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