Un article du Dossier

Les investisseurs libanais en Irak dans l’expectative

Société moderne libanaise pour le commerce (SMLC)
Date d’installation en Irak : 2013
Nombre d’employés en Irak : 400
Chiffre d’affaires en Irak : 60 millions de dollars
Part de l’Irak dans le chiffre d’affaires total : NC

Depuis l’été 2013, la Société moderne libanaise pour le commerce (SMLC), qui appartient à la famille Assaf, met en bouteilles les marques de boissons du groupe PepsiCo (Pepsi, Tropicana, Miranda…) dans le sud de l’Irak. Dans les autres gouvernorats, ce sont deux sociétés irakiennes qui possèdent la franchise pour les boissons du groupe américain : al-Hayat dans le Nord, et dans la capitale et le centre du pays, la Bagdad Soft Drink Company (BSDC). La SMLC, qui possède depuis 1952 la franchise du groupe PepsiCo au Liban, a repris la direction de deux usines de production auparavant gérées par la société irakienne Wataniya. La première usine, d’une superficie de 20 000 m² se situe à Kouffa et emploie environ 300 personnes sur trois lignes de production. Elle avait été fermée de mai à août 2013, suite à la résiliation du contrat de Wataniya, victime de problèmes financiers. L’usine a pu reprendre son activité avec la création d’une nouvelle entité irakienne, IKC, dont la SMLC est devenue l’actionnaire majoritaire. « Nous avons rénové toutes les machines, revu la stratégie de production et embauché une dizaine d’employés libanais. Nous disposons d’une expérience et d’une renommée solides, avec 92 % de parts de marché au Liban », explique Shady Khoury, directeur des opérations de la SMLC, qui n’a toutefois pas souhaité révéler le montant des investissements réalisés. En avril 2014, IKC a relancé le fonctionnement de la seconde usine de Bassora gérée par Wataniya, qui avait été interrompue depuis décembre 2012. Plus petite (10 000 m²), elle totalise une centaine d’employés (production, logistique et vente) sur une seule ligne de production. « Nous avons produit 12 millions de caisses au cours des six premiers mois de notre activité en Irak. Notre capacité de production pour l’année 2014 est de 20 millions de caisses, de 24 bouteilles de 245 ml. Si ce scénario se réalise, notre chiffre d’affaires pourrait atteindre les 60 millions de dollars. » Une quarantaine de marques de boissons seront écoulées dans six gouvernorats du sud de l’Irak, essentiellement via un réseau de distributeurs irakiens. « Le potentiel du sud de l’Irak est impressionnant avec près de 8 millions de consommateurs et la dégradation sécuritaire dans le nord du pays ne devrait pas avoir de conséquences sur notre activité », explique Shady Khoury. La plupart des matières premières nécessaires à la fabrication des produits de PepsiCo sont importées de l’étranger, notamment les cannettes métalliques, le concentré et parfois le sucre. « Nous avons stoppé nos approvisionnements via la Turquie et le nord de l’Irak, et nos importations transitent maintenant exclusivement par le port de Oum Qasr, notamment celles qui proviennent du Koweït », précise le directeur des opérations de la SMLC . Les tubes en plastique utilisés pour la fabrication des bouteilles ou le nylon sont en revanche fabriqués sur place par des sous-traitants irakiens. À terme, la société a pour objectif de capter 20 à 30 % de parts de marché. Elle doit faire face à la concurrence de Coca-Cola, qui dispose d’une usine à Kerbala, et également des “B Brand”, ces boissons gazeuses à tarifs plus réduits qui cumulent aujourd’hui près de 40 % du marché.

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