Pas une semaine ne passe sans que les journaux européens ne rendent compte d’une évolution majeure en cours de l’autre côté de la Méditerranée : la mise en œuvre des nouveaux mécanismes intergouvernementaux de lutte contre l’évasion fiscale. Les États-Unis sont les premiers à avoir donné le ton de cette nouvelle ère fiscale à travers la loi Fatca qui se sert de la puissance monétaire américaine pour pourchasser à travers le monde tous les contribuables redevables au Trésor US. L’OCDE leur a emboîté le pas à travers sa nouvelle norme commune d’échange d’informations fiscales dont 125 pays sont signataires. Vu du Liban, ces nouveautés sont observées avec effarement par tous ceux qui craignent de perdre la protection de son secret bancaire. D’autant que la pression internationale pousse Beyrouth à adapter sa législation afin qu’elle ne puisse plus servir à protéger les contribuables américains, français ou autres. Un pas que le gouvernement est résolu à franchir – il n’a pas le choix en réalité – même s’il est retardé par les problématiques institutionnelles actuelles. En revanche, le Liban reste totalement hermétique à la problématique de fond puisqu’il n’a même pas commencé à envisager de discuter de la possibilité de faciliter le travail de sa propre administration fiscale en rendant les comptes des contribuables libanais moins opaques. C’est pourquoi, alors qu’il existe des gisements entiers de recettes fiscales possibles, le projet de budget pour 2015 se contente de mesures aussi obsolètes qu’injustes, comme le relèvement du droit de timbre.