Double finaliste du concours du “Meilleur ouvrier de France”, traiteur en 1996 et 2000, Franck Page voyage depuis plus d’une vingtaine d’années dans le monde entier. On le retrouve aux cuisines de grandes maisons hôtelières et gastronomiques d’Europe (Hôtel Fairmont Le Montreux, Suisse), du Moyen-Orient (Groupe Leylaty, Arabie saoudite) et d’Asie (Fauchon, Chine). « Je défends une cuisine française que je cherche à faire évoluer au gré de mes voyages. » Aujourd’hui, il est le nouveau chef exécutif de l’hôtel Le Bristol de Beyrouth.

Château Ksara Le Souverain 150 ans 2009 & Magret de canard rôti à l’ail doux et thym
Ce vin, à la robe violacée, aux arômes boisés, s’associe à une pièce d’agneau, un gibier comme le daguet (un jeune chevreuil) ou un lièvre. Toutefois, pour moi, le magret de canard s’impose. Au restaurant, nous le servons pour les fêtes rôti à l’ail doux et au thym, sauce aux baies roses, accompagné d’une purée de pomme rattes aux fines herbes et asperges vertes. C’est un accord classique : le canard exige un rouge puissant et riche comme Le Souverain pour le soutenir. Mais cet accord est original : il fonctionne en plus avec la sauce, où se mêlent échalote, laurier baies roses et framboise, qui apportent une touche de sucre agréable.
Aarinarnoa, marselan, cabernet franc,  38,5 $

Château Kefraya, Le comte de M 2009 & Filet d’agneau australien en croûte de sésame et purée de butternut
Ce vin dense, aux arômes de cerises confites et de bois, a été une révélation quand je l’ai découvert pour la première fois en 2001. Il s’accorde à des viandes puissantes (gibier en civet ou rôti) ou des desserts très chocolatés. Il est servi avec un fromage au goût prononcé : un Brie de Meaux au lait cru fourré aux truffes du Périgord. Ici, je l’ai marié à un filet d’agneau australien en croûte de sésame, jus de viande à la réglisse, purée de butternut et légumes de saison. De couleur rosé, cet agneau a une saveur subtile, qui contrebalance de manière idéale la puissance de ce grand cru libanais.
Cabernet-sauvignon, syrah, 39 $

Château Musar, Château Musar  2006 & Saint-Jacques  sauce curry
J’ai pensé d’abord l’associer à un dessert : sa robe couleur de miel d’Acacia et son côté légèrement oxydé semblaient appeler une gourmandise sucrée. Après dégustation, j’ai opté pour des Saint-Jacques sauce curry (et lait de coco) à la Mauricienne. On y retrouve des ingrédients qui s’accordent à merveille à ce Musar, en particulier le curry, accompagné d’une pointe de curcuma en poudre. La présence de lait de coco dans la sauce apporte matière et onctuosité en bouche, tandis que les notes citronnées, qu’on retrouve en finale de ce vin, agrémentent le goût “nature” des Saint-Jacques, ici juste marinées et à peine poêlées.
Obeïdi, merwah, 29,7 $