Un article du Dossier

Le photovoltaïque, un marché promis à un avenir radieux

Le marché du photovoltaïque continue de croître dans le monde, avec 40 gigawatts installés en 2014, portant la capacité totale à 177 GW. L’énergie solaire couvre aujourd’hui un peu plus de 1 % de la demande mondiale d’électricité, mais de nombreux pays ont largement dépassé ce seuil, comme la Grèce qui assure plus de 7,5 % de ses besoins à partir du solaire. L’Allemagne, qui n’est pourtant pas connue pour la douceur de son climat, assure elle aussi 7 % de sa demande grâce au photovoltaïque et demeure la championne mondiale du solaire avec une capacité installée de 38 200 MW, suivie par la Chine, le Japon, l’Italie et les États-Unis. Dans son dernier rapport annuel sur le marché du photovoltaïque (2014), l’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne des « développements très contrastés selon les régions ».
L’Asie, qui concentre à elle seule 60 % des projets photovoltaïques dans le monde, reste dynamique. La croissance a aussi été au rendez-vous en Amérique du Nord, tirée par les États-Unis, le Canada et le Mexique.
En Europe, en revanche, le marché continue de décliner malgré une forte croissance du marché britannique et une légère reprise en France. Certains pays ont pratiquement disparu du marché, comme l’Italie, l’Espagne, ou la Grèce, qui sous l’effet de la crise ont révisé leur politique de soutien à la filière.
La palme d’or de la plus forte croissance en 2014 revient à la région Afrique et Moyen-Orient, grâce à l’Afrique du Sud qui a installé à elle seule une capacité de 1 GW en 2014. Toutefois, le Moyen-Orient n’est pas en reste, souligne l’AIE. Israël reste le premier marché de la région, mais l’appel d’offres lancé par Dubaï pour une centrale solaire d’une capacité de 100 MW (portée ensuite à 200 MW) souligne le potentiel de la région, ajoute l’organisation. Les coûts de production annoncés pour cette centrale sont de 5,8 cents le KWh, soit les plus bas au monde. « Même si la viabilité commerciale de ce système reste à prouver, cela montre à quel point la baisse des coûts des installations photovoltaïques ces dernières années a tiré les coûts de production électrique vers le bas », écrit l’AIE dans son rapport.

Les promesses du marché régional

Selon l’Association de l’industrie solaire au Moyen-Orient (Middle East Solar Industry Association – Mesia), cette baisse des coûts permet aujourd’hui au solaire de s’aligner aux tarifs de gros de l’électricité dans plusieurs pays de la région, notamment ceux qui se basent sur le gaz naturel. « Alors que les prix du solaire baissent, les coûts de la production électrique au gaz naturel ne cessent d’augmenter », expliquait le président de Mesia, Vahid Fotuhi, dans un article paru dans la presse émirienne en décembre.
Selon lui, c’est le cas à Dubaï, mais aussi en Jordanie par exemple où le gazoduc qui fournit 95 % des centrales électriques du pays a été attaqué à plusieurs reprises ces dernières années.
Alors que le coût moyen de l’électricité au gaz est passé à 24 cents le kWh, la Jordanie a attribué l’année dernière 12 contrats pour l’installation de champs solaires permettant de fournir de l’électricité 30 % moins cher.
Au total, des projets photovoltaïques d’une capacité de 287 MW ont été lancés dans l’ensemble de la région en 2014, contre 70 MW entre 2008 et 2013.
Et le meilleur reste à venir, estime Vahid Fotuhi. La taille des projets va grandissant : en 2013, seuls quatre projets photovoltaïques avaient une capacité supérieure à 10 MW. L’association prévoit que ce chiffre soit multiplié par 10 en 2015.
La croissance devrait notamment être tirée par l’Égypte qui s’est fixé comme objectif d’installer des parcs solaires d’une capacité totale d’environ 2 000 MW et de générer 300 MW à travers des projets photovoltaïques sur les toits. L’Arabie saoudite ambitionne également d’installer une capacité de 6 GW au cours des 10 prochaines années.
Signe de l’intérêt croissant pour la région, le producteur de panneaux solaires chinois Chang Zhou Almaden a investi 20 millions de dollars pour construire une usine à Dubaï.

Lexique

- L’énergie solaire thermique est obtenue par la transformation du rayonnement solaire en énergie thermique, autrement dit en chaleur. Elle peut être utilisée pour chauffer l’eau domestique grâce à des chauffe-eau solaires.
- L’énergie solaire photovoltaïque convertit le rayonnement solaire en électricité grâce à des cellules photovoltaïques. Le courant continu issu des modules est transformé en courant alternatif via un onduleur. Il est ensuite injecté sur le réseau de distribution d’électricité si le panneau est raccordé (système “on grid”), ou bien consommé directement sur le lieu de production si le système est totalement autonome (“off grid”). Un système hybride permet de fonctionner “on grid” ou “off grid”.
- Le watt (W) est une unité dérivée du système international pour quantifier une puissance électrique. Le kilowatt (kW) correspond à 1 000 watts, le mégawatt (MW) à un million de watts et le gigawatt (GW) à un milliard de watts. Pour mesurer la puissance de pointe d’un système photovoltaïque, on parle de kilowatt crête (kWc) ou mégawatt crête (MWc) dérivé du terme anglais “Kilowatt Peak”. Cette valeur mesure la puissance atteinte par un panneau solaire exposé à un rayonnement solaire maximal.
- Le wattheure (Wh) est une unité permettant de mesurer l’énergie consommée ou délivrée par un système d’une puissance d’un watt pendant une heure. On utilise le plus souvent des multiples exprimés en kilowattheure (kWh) ou mégawattheure (MWh). Afin de connaître l’énergie produite par un système ou consommée par un appareil, il convient de multiplier sa puissance (en kilowatts) par sa durée d’utilisation (en heures). Pour mesurer la production annuelle d’un système photovoltaïque, il faut multiplier sa capacité par le nombre d’heures d’ensoleillement sur l’ensemble de l’année.

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