Des cavaliers et des hommes… Depuis “L’homme qui murmurait aux oreilles des chevaux” de Nicholas Evans, c’est un genre romanesque qui revit. Cette fois, le récit d’Aaron Gwyn “La Quête de Wynne” se déroule entre l’Irak et l’Afghanistan, dans un contexte de guerre, soit à mille lieux des conventions usuelles du genre (les grandes plaines du far-ouest, les cow-boys…). Le personnage central, Russel, est un ranger, engagé sur le front irakien. En pleine bataille de Falloujah, il quitte sa position pour sauver un pur-sang égaré, pris entre deux feux. Il manque d’y laisser sa peau, mais des images de son exploit, filmées par une équipe de la BBC sur place, font le tour du monde. Jusqu’à atteindre le capitaine Wynne, marine au sein des Forces spéciales américaines, caserné dans un “nid d’aigle” au cœur des montagnes afghanes. Wynne fait jouer ses relations et Russel se retrouve dans un avion-cargo à destination du camp de Wynne, en Afghanistan. Sa mission ? Dresser les chevaux et apprendre aux soldats à les monter, avant de partir au feu, dans l’une des régions les plus dangereuses du monde.L’intrigue paraît simple. Pendant quelques courts chapitres, on se laisse porter par la magie du dressage, cette “rencontre contrainte” entre le cavalier et sa monture. Mais l’histoire se complique vite : le capitaine Wynne est un homme entouré de mystères, adulé de ses hommes, qui les embarque dans une “mission-suicide” pour aller sauver des otages détenus par les talibans. Du moins, c’est ce qu’il laisse entendre. Car ce n’est là qu’un motif apparent et l’on craint que ce soldat si charismatique ne joue double jeu… Western ? Roman de guerre ? “La Quête de Wynne” hésite entre plusieurs genres et c’est là la beauté d’un récit, dont l’intrigue évoque le sublime “Au cœur des ténèbres” de Joseph Conrad. Un livre difficile à lâcher.
23 dollars.


