Un article du Dossier

Le secteur automobile applique une stratégie de crise

Avec 37 % de parts de marché, les japonaises dominent le marché des ventes de voitures neuves au Liban, talonnées par les coréennes (35 % de parts de marché). Suivent les européennes avec 20 % du total.
Selon l’Association libanaise des importateurs d’automobiles, les variations de parts de marché des différents constructeurs sont dues à plusieurs facteurs : la fluctuation des monnaies, le calendrier de l’arrivée de nouveaux modèles de chaque marque, ou encore les campagnes publicitaires et promotionnelles agressives de certains importateurs.
Après une baisse des immatriculations de voitures particulières neuves de près de 40 % entre 2008 et 2012, les marques japonaises sont repassées en 2015 au-dessus de la barre annuelle des 15 000 voitures vendues et n’ont accusé qu’une légère baisse de 3,3 % en 2016 (9 630 voitures immatriculées entre janvier et août 2016 au lieu de 9 963 en 2015 sur la même période).
Les coréennes, qui ont cédé la première place aux nipponnes, avaient accusé une baisse de 12,5 % entre 2014 et 2015. Elles se maintiennent cette année avec 8 965 voitures particulières immatriculées entre janvier et août 2016 contre 8 937 en 2015 sur la même période. Parmi les marques coréennes, Kia représente à elle seule 19,80 % du total des ventes de voitures particulières sur cette période contre 19,12 % sur l’ensemble de l’année 2015. La marque représentée au Liban par Natco SAL a en effet progressé de 3,3 % en 2016 sur la période janvier-septembre avec 5 658 voitures vendues contre 5 473 en 2015.
Parmi les autres marques asiatiques, Mitsubishi et Suzuki (Japon) ont vu leurs ventes augmenter de 12,8 % et 17,8 % respectivement sur la période janvier-septembre 2016 par comparaison avec celle de 2015.
Avec plus de 8 000 voitures particulières immatriculées chaque année en 2008 et 2009, les ventes européennes avaient baissé jusqu’à de 6 877 voitures vendues en 2011. L’année dernière, elles sont repassées au-dessus de la barre des 8 000. Mais les ventes se tassent à nouveau cette année, avec un recul de 3,2 % par rapport à la période janvier-août 2015.
Les américaines résistent aussi relativement bien avec 2 272 voitures vendues en 2015. La marque Chevrolet, elle aussi l’une des leaders du marché en 2015, a vu ses ventes augmenter de près de 29,7 % entre janvier et septembre 2016 par comparaison avec la même période en 2015.

Forte augmentation
du segment commercial

Un segment du marché se porte relativement bien cette année, celui des voitures commerciales. Avec 1 973 voitures immatriculées entre janvier et septembre, contre 1 606 sur la même période en 2015, il enregistre une augmentation de près de 23 %, la plus forte depuis 2009.
Pour Antoine Boukather, président de l’Association libanaise des importateurs d’automobiles, il ne faut pas y voir pour autant un signe de reprise, mais seulement le produit de simples « fluctuations du marché ». Il attribue ce regain à l’arrivée sur le marché de nouveaux modèles chinois dont les ventes ont augmenté de 87 %, passant de 71 à 133 voitures vendues entre les périodes de janvier-août 2015 et 2016. Mais toutes les marques semblent avoir profité de cette augmentation. Les leaders du marché, Nissan et Toyota, ont ainsi connu une augmentation de 10,9 % et 30 % respectivement entre 2015 et 2016 sur les périodes de janvier à septembre.
Les voitures commerciales européennes ne sont pas en reste, avec 25 % d’augmentation chez Renault, 21,5 % chez Peugeot et 66 % chez Mercedes.

Le grand luxe se porte bien

Un autre segment du marché n’a pas non plus à se plaindre, même s’il reste limité en nombre d’unités vendues (400 voitures environ sur 30 552 vendues entre janvier et septembre 2016) : c’est celui du grand luxe, à savoir les véhicules dont le prix est supérieur à 100 000 dollars.
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