Un article du Dossier

L’expresso : vitrine d’un marché du café en ébullition

Roy Daniel est tombé dans le café quand il était petit. Le PDG de Barista n’est pas encore né quand son père fonde en 1977 Café Daniel. Daniel père se lance dans la torréfaction puis la distribution de café vert importé d’Amérique du Sud. Chez les Daniel, le café libanais est roi (en 2015, il rapportait à l’entreprise plus de 3,7 millions de dollars). Mais à la fin des années 1990, le groupe sent le parfum de l’expresso embaumer les terrasses des cafés, des restaurants et s’infiltrer dans les hôtels du monde entier. Barista voit le jour en 1999 avec l’objectif de s’imposer sur ce marché naissant au Liban. « Le consommateur voulait chez lui ou au bureau la même boisson qu’au café ou qu’au restaurant, explique Roy Daniel, qui prendra la tête de Barista en 2006. On avait déjà l’usine de production, on savait torréfier, on s’est donc procuré les machines capables de faire des dosettes et on s’est lancé. » Aujourd’hui, Barista dit être en mesure de produire chaque mois deux millions de portions individuelles d’expresso (dosettes et capsules). Davantage centré ces dernières années sur les dosettes (70 % de la production de Barista), c’est vers les capsules que Roy Daniel compte se tourner pour l’avenir.
« Cela représente aujourd’hui 10 % de notre production et nous allons doubler d’ici à la fin de l’année, pour ensuite atteindre 20 à 30 %. » Pour s’imposer, Barista mise sur des capsules compatibles avec les machines Nespresso à un prix compétitif (40 centimes de dollars l’unité en moyenne) ainsi que sur son réseau tissé dans les commerces et bureaux (50 % de ses ventes en 2015). Si Barista est aussi présent sur le secteur de la restauration et de l’hôtellerie (25 % de ses ventes en 2015), la marque libanaise affirme vouloir surtout gagner du terrain chez les ménages (25 % de ses ventes en 2015). Pour conquérir ce marché, elle compte s’imposer grâce à ses capsules disponibles en supermarchés, là où chez la plupart de ses concurrents, elles ne le sont que sur commande. « L’expresso se développe très vite au Liban, il se démocratise et nous voulons le rendre plus accessible. »
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