Quatre ans après “Plonger”, récompensé par le prix de l’Académie française, César, le héros de Christophe Ono-dit-Biot, est de retour. On le retrouve endeuillé par la mort de l’énigmatique Paz, sa femme artiste, disparue lors d’une plongée sous-marine. Lorsque le livre démarre, César est à ce point de désespoir qu’il songe à se suicider. C’est alors que le destin frappe à sa porte sous les traits d’une jeune (et belle) étudiante en architecture : Nana, sa voisine grecque, s’invite par surprise dans sa vie. Pour l’empêcher de mettre son projet macabre à exécution,  celle-ci l’oblige à renouer avec la mythologie antique, qui avait nourri l’enfance et l’adolescence de ce César bien nommé. Commence alors entre ces deux personnages une relation dont le lecteur se demande jusqu’où elle ira, tout en pressentant dès le début qu’elle sera rien moins qu’anodine. Cette voisine grecque, cette Nana, est-elle à l’image d’une sirène ou d’une déesse déguisée en femme ? N’est-ce qu’un rêve ? Peut-être tout cela à la fois si, à l’instar du héros, l’on se prête à croire au merveilleux. Avec lui, l’on plonge encore, plus profond dans l’abîme où Paz l’a laissé pour peut-être un jour mieux en revenir (et renaître). Roman d’un retour aux sources, ce “Croire au merveilleux” nous convie à un long voyage de la côte amalfitaine aux îles grecques, tour à tour onirique et intérieur, baigné par les eaux de la Méditerranée, écrasé de chaleur et de parfums. En définitif, le romancier nous incite à puiser dans les civilisations anciennes des clés de lecture pour aujourd’hui et demain. « Tout cela restait, faisait voir le monde différemment, ensoleillait l’existence, la rendait plus affûtée, riche de double sens, donnait des possibilités d’action dans un monde qui se déchirait. »
Christophe Ono-dit-Biot,
“Croire au merveilleux”, Gallimard, 22 dollars.