Produire des tuyaux en polyéthylène sur le sol libanais tout en respectant les normes internationales pour ensuite exporter vers l’étranger, c’est le défi qu’entend relever une nouvelle usine, Elysée Wise, fruit d’un partenariat libano-chypriote.

Le fabricant libanais de serres agricoles et de systèmes d’irrigation, Robinson Agri, s’est associé à son fournisseur chypriote, Elysée, un spécialiste des canalisations, pour ouvrir une usine de 7 000 m2, à Gherfine, dans la région de Byblos. Inaugurée fin mars, Elysée Wise – le nom de ce nouveau site industriel – doit produire à terme quelque 3 000 tonnes par an de tuyaux en polyéthylène. Ces tubes sont destinés à la canalisation de l’eau potable et doivent remplacer les anciens conduits d’eau en métal. Coût de l’investissement pour les deux partenaires : 1,5 million de dollars, auxquels Robinson Agri et Elysée ont contribué à parts égales, à raison de 750 000 dollars chacun. L’entreprise dessert en priorité le marché libanais, « mais nous avons également l’ambition de nous développer sur les marchés arabes. Notre objectif est de consacrer 50 % de notre production à l’exportation », affirme Roula el-Khoury, la présidente du conseil d’administration d’Elysée Wise. Pour l’heure, seules 5 à 10 % des canalisations fabriquées sont exportées vers le marché arabe, l’Irak en particulier.
Les deux partenaires se connaissent cependant depuis longtemps : Robinson Agri est en effet l’importateur et distributeur du fabricant chypriote de gaine et de tuyaux avec lequel il collabore depuis 40 ans. « La demande croissante pour des tuyaux en polyéthylène justifie la construction de cette usine, plutôt que d’assurer exclusivement des livraisons depuis Nicosie », explique Roula el-Khoury. Si d’autres usines de tuyaux en polyéthylène existent au Liban, Elysée Wise est la seule à bénéficier, selon la présidente de son conseil d’administration, de l’agrément de l’organisme de contrôle de l’industrie britannique de l’eau, le Water Regulations Advisory Scheme (WRAS) : « Nous suivons les standards internationaux », insiste-t-elle. « Des tests sont constamment réalisés » dans le laboratoire d’analyse de l’usine.
Pour les deux partenaires, produire au Liban présente certains avantages : d’abord, la réduction des frais de transport entre le fournisseur et ses clients ; ensuite, le recours à des matières premières achetées dans les pays arabes (et non plus en Europe), ce qui leur permet de bénéficier d’un prix d’achat plus intéressant. Ce sont ces avantages qui ont décidé les deux partenaires à s’installer au pays du Cèdre même si le coût élevé de l’électricité au Liban reste pour eux un problème de taille : « Nous utilisons des générateurs et des alimentations sans interruption (en anglais UPS pour un interruptible power supply) pour pouvoir assurer une production continue. »
Robinson Agri, qui emploie une soixantaine de salariés dans ses cinq branches, réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 10 millions de dollars par an. Établie en 1969 par Sami el-Khoury, et son partenaire Robinson of Winchester (fabricant britannique de serres) pour fabriquer et installer des serres agricoles au Liban, l’entreprise a élargi son champ d’activité pour y inclure l’importation de semences pour plantes hybrides et d’engrais, la vente et l’installation de systèmes d’irrigation, l’implantation d’une pépinière et la vente de plantes et de roses.