Le Liban a augmenté la capacité de sa bande passante sur le câble sous-marin Alexandros (qui relie l’Egypte à la France en passant par Chypre) à 1920 Gigabit par seconde (Gbps) contre 310 Gbps actuellement, selon le ministre des Télécommunications, Jamal Jarrah.  L’accord, négocié à Nicosie entre le ministre des Télécommunications, Jamal Jarrah, et l’opérateur chypriote Cyprus Telecommunications Authority (Cyta), n’implique aucun coût supplémentaire pour l’Etat libanais, a-t-il ajouté. 

Le Liban a acheté 24% du câble Alexandros en 2013 pour un montant de 37,5 millions de dollars. A l’époque, le ministre concerné, Nicolas Sehnaoui, avait expliqué que cette acquisition permettait d’assurer une redondance en cas de panne sur le câble principal qui alimente le pays en bande passante internationale, le câble IMEWE.

Contrairement à IMEWA, le câble Alexandros n’est pas directement lié au Liban. Ce dernier y accède grâce à un autre câble sous marin liant le Liban à Chypre, Cadmos. Selon Jamal Jarrah, la capacité de ce dernier va également être multipliée par dix d’ici fin 2017, grâce à une réhabilitation dont le coût, 700 000 dollars, a été partagé par Beyrouth et Nicosie.  La capacité de Cadmos sera portée de 60 Gbps à 600 Gbps, mais sa durée de vie reste limitée à 2019. Les deux parties avaient prévus, dès 2013, de le remplacer par un nouveau câble, baptisé Europa. Un mémorandum d’entente avait été signé à l’époque, mais le chantier n’a jamais démarré. Le ministre Jamal Jarrah a affirmé avoir conclu un accord pour relancer le projet.    

La bande passante internationale est redistribuée sur le marché local par Ogero qui vend aux opérateurs des lignes E1. Pendant longtemps, l’ancien directeur d’Ogero, Abdel Menhem Youssef, était accusé d’entretenir la pénurie sur le marché, ce qui se traduit par un ralentissement du débit internet pour les utilisateurs. Depuis sa prise de fonction, son successeur, Imad Kreidieh, a augmenté la fourniture de E1 et baissé drastiquement leur prix, pour accélérer les vitesses de connexion.

L’augmentation annoncée de la bande passante internationale n’aura toutefois pas d’impact supplémentaire sur le débit internet tant qu’une partie du réseau local, toujours en cuivre n’a pas été remplacée par de la fibre optique. A ce sujet le ministre Jarrah a affirmé que le projet de déploiement de la fibre optique jusqu’aux cabinets de rue (Fiber to the Curb) sera lancé « dans les prochaines semaines ». Il permettra aux utilisateurs « de bénéficier d’une vitesse d’au moins 50 Mbit/s quel que soit la région où ils habitent », a-t-il assuré.